Le Sénégalais Aliou Cissé et l’Algérien Djamel Belmadi avaient honoré l’expertise locale en se hissant en finale de la Can 2019. Pour l’édition 2021, les deux seuls sélectionneurs locaux en course, à savoir Kamou Malo du Burkina et Aliou Cissé du Sénégal, vont se retrouver en demi-finale. Entretien croisé !

Par Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun)
LE MATCH
Aliou Cissé : «Nous avons bien préparé ce match, même si on n’a pas eu beaucoup de temps. On a misé plus sur la récupération que sur le travail. Nous avons envie de jouer la grande finale. Ce groupe est motivé et est conscient qu’il est capable d’écrire l’histoire. Nous allons vers un match compliqué. Il nous faut être patients (…) Ça peut aller aux prolongations, ça peut aller aux tirs aux buts. A ce niveau, le plus important, c’est de passer.»
Kamou Malo : «Nous avons dédié cette qualification en demi-finale à notre Peuple qui traverse des remous politiques, sociaux. Nous avons l’objectif de donner un brin de sourire à notre Peuple. Donc, cette demi-finale constitue un supplément de motivation pour nous parce que nous savons que tout ce que nous allons faire sera retenu par la population. Nous aurons à cœur d’offrir ce trophée, tant que nous pouvons à notre Peuple. Et pour ce match, nous sommes décidés à vendre chèrement notre peau pour aller au bout de cette compétition.»

L’ADVERSAIRE
Kamou Malo : «Dans un premier temps, c’est d’être soi-même face au Sénégal. Nous n’allons pas changer notre identité parce nous allons affronter le Sénégal. Nous savions déjà que le Sénégal est une grosse armada. C’est l’un des meilleurs pays du foot en Afrique. Quand vous jouez une telle équipe, l’essentiel est de rester soi-même. Nous allons donc garder notre identité de jeu… Nous avons de jeunes joueurs. Ce genre de match peut tétaniser nos garçons, mais je pense que depuis le début de la compétition, au fur et à mesure que nous avançons, les jeunes gagnent en expérience. A ce niveau, nous n’avons pas peur du Sénégal.»
Aliou Cissé : «Le Burkina Faso est une très belle équipe que l’on connaît. C’est une équipe très prometteuse qui est en train de faire de bonnes choses. Et, s’ils sont là aujourd’hui, c’est parce que cette génération progresse. Les quatre équipes qui restent dans cette Can ont bataillé dur pour être là. Ce sera un match difficile mais nous sommes prêts.»

EXPERTISE LOCALE
Kamou Malo : «Ce n’est pas facile aujourd’hui d’être un coach au Burkina. Quand on vous prend, on vous assigne des objectifs. Merci de me donner l’opportunité de rendre hommage à Aliou Cissé parce que c’est un devancier dans ce cercle très fermé en tout cas des techniciens locaux qui sont arrivés à ce niveau. J’ai beaucoup de respect pour le Monsieur. Le combat de Aliou Cissé est le même que je mène. C’est pour beaucoup plus de visibilité sur les coaches africains. Il ne faut pas se le cacher, il n’y a pas très longtemps, chaque pays allait chercher son ‘sorcier blanc’. Pour que nous puissions atteindre nos objectifs, il va falloir que nos dirigeants africains fassent confiance désormais à cette expertise africaine. Et Dieu sait qu’il y en a. On a simplement besoin de cette confiance, de cet accompagnement.»
wdiallo@lequotidien.sn