Comment faire face à la menace terroriste dans le domaine de l’aviation civile en Afrique ? Ce sujet a occupé pendant deux jours à Dakar des experts venant de 29 pays africains et de quatre Etats d’Europe.

La menace terroriste préoccupe au plus haut point les experts de la sécurité aérienne d’Europe et d’Afrique. Et la déclaration de l’attaché de la Délégation de l’Union européenne au Sénégal ne dit pas le contraire. Puisque Antoine Gouzée de Harven a souligné le fait que «la sureté aérienne était une priorité commune des deux continents face à une menace terroriste commune. Ceci a été démontré par les attentats aux aéroports de Bruxelles et d’Istanbul ou encore plus récemment par l’incident de l’avion libyen détourné vers Malte avec 118 personnes à bord le 23 décembre dernier», in­di­que un document de la Délégation de l’Union européenne au Sénégal.

4,5 milliards pour renforcer l’Afrique et la Péninsule arabique
Le fait que «28 des 43 attaques par missiles sol-air survenues entre 1975 et 2011» se soient produites en Afrique pousse encore à nourrir des craintes. D’où la tenue les 23 et 24 janvier 2017 à Dakar, dans les locaux de la Commission Africaine de l’Aviation Civile, d’un atelier d’experts africains et européens de haut niveau sur la gestion des risques dans le domaine de la sureté de l’aviation civile. Ces derniers venant de 29 pays d’Afrique et de 8 spécialistes européens venant de la France, de l’Irlande, des Pays-Bas et du Royaume-Uni devaient plancher sur l’ensemble des mesures ayant pour but de prévenir les actes de malveillance visant les aéronefs, leurs passagers et les membres d’équipage, tels que des actes de terrorisme au premier chef.
Il faut dire que l’atelier de Dakar s’est tenu «dans le cadre d’un projet de renforcement de la sureté de l’aviation civile en Afrique et dans la Péninsule arabique Case (Civil aviation security in Africa and the Arabian peninsula) financé par l’Union européenne à hauteur de 4,5 milliards de francs Cfa (7 millions d’euros). Ce projet  est mis en œuvre par la Conférence européenne de l’aviation civile sur la période 2015-2019», renseigne-t-on.

6,9 millions d’emplois et 75 milliards d’euros d’activités économiques
L’attaché de la Délégation de l’Union européenne au Sénégal indique aussi que «ce n’est pas uniquement une question sécuritaire mais aussi de développement pour le continent africain dont le trafic aérien dispose d’un grand potentiel de croissance avec une part du trafic mondial qui ne représente que 3% actuellement mais qui a augmenté de 5,7% en 2016 contre 2,3% en 2015». Assez suffisant alors pour soutenir, aux yeux de Antoine Gouzée de Harven, que «les retombées économiques d’une plus grande sureté seraient très significatives sachant que l’industrie de l’aviation civile en Afrique représente déjà 6,9 millions d’emplois et 75 milliards d’euros d’activités économiques et ceci sans compter les effets bien plus importants sur le commerce et le tourisme».
Au cours des travaux, les experts de chaque Etat présent «ont brièvement exposé leur pratique nationale de gestion de risque». Tout comme les participants ont effectué aussi «deux exercices, relatifs pour le premier à l’application de la méthodologie exposée et le second à l’identification des vulnérabilités potentielles dans les zones publiques des aéroports».
mdiatta@lequotidien.sn