Même s’il y a «certainement des cas dans la communauté que nous n’avons pas encore pu dépister», la situation de Thiès ville, avec ces 7 transmissions communautaires, semble avoir été bien maitrisée par les autorités médicales, qui annoncent une évolution favorable de la pandémie du Covid-19. Le médecin-chef de district, qui a délivré le dernier bilan de la surveillance du coronavirus, demande à la population de respecter davantage les mesures recommandées pour rompre la chaîne de contamination.

L’apparition soudaine des cas communautaires avait plongé la ville de Thiès dans la stupeur. Mais le médecin-chef de District, Dr Moustapha Faye, rassure que «le taux de positivité» de la ville de Thiès, qui a enregistré jusque-là une dizaine de cas, «est relativement bas par rapport aux prélèvements que nous effectuons». En plus, informe-t-il, «le personnel de santé qui était testé positif à Thiès est guéri». Il estime : «A part les 7 cas communautaires du personnel de santé et leurs contacts, il y a eu qu’un seul cas importé qui a contaminé un contact (Ndlr : Un émigré qui a contaminé sa femme au quartier Malamine Senghor). Toutes les autres personnes en contact avec ces deux derniers ont été testées négatives. Et tous les jours au moins nous faisons trois à cinq prélèvements mais en général les résultats reviennent négatifs.» Dr Faye précise néanmoins : «Parmi les cas communautaires il y a eu un contact qui a été testé positif.» S’agissant des cas contacts, le patron du district sanitaire de Thiès indique : «Nous avions 200 cas contacts suivis. Certains sont sortis et d’autres sont toujours suivis. On essaye toujours de s’enquérir de leur situation et de leur état de santé. Et dès qu’il y a suspicion, on fait le prélèvement.» Selon lui, «nous ne sommes pas du tout inquiets de l’évolution de la pandémie». Pourquoi ? «Parce que depuis le début nous avons fait plus de 40 prélèvements et à part les cas communautaires et leurs contacts il y a eu seulement un cas importé avec un contact», précise-t-il.

Le personnel de santé guéri
Aujourd’hui, la stratégie de lutte consiste, selon le médecin, à faire des prélèvements dès «qu’il y a une suspicion sans tenir compte de la notion de voyage étant donné qu’on avait parlé de transmission communautaire». Cette situation rassurante ne l’exempte de maintenir la surveillance épidémiologique. «Nous ne sommes pas très inquiets mais il faut véritablement redoubler de vigilance parce qu’on peut aussi passer à côté de cas. On ne peut pas prélever tous les cas présentant un syndrome grippal parce que parfois il y a beaucoup d’alertes de ce genre mais en poussant l’interrogatoire, si on ne voit pas cette notion de voyage et que le syndrome grippal n’est pas sévère, parfois on ne prélève pas», précise le médecin-chef. Il appelle les populations thiessoises à «redoubler de vigilance et de respecter les mesures recommandées, notamment la limitation des déplacements, le respect des mesures d’hygiène pour rompre la chaîne de contamination». Aussi et d’appeler en cas de suspicion, «les cinq numéros gratuits que nous avons mis à leur disposition au niveau local pour avoir plus d’informations sur leur état de santé. Et si c’est nécessaire, nous allons organiser l’investigation et le test». Il insiste : «Le combat ne fait que commencer. Nous ne devons pas baisser la garde. Nous devons encore corser les mesures de confinement. Nous devons être plus drastiques par rapport au respect de ces mesures de confinement, c’est de rester à la maison pour diminuer la transmission communautaire.» Parce que, à croire le médecin chef de district Dr Moustapha Faye, «il y a certainement des cas dans la communauté que nous n’avons pas encore pu dépister parce qu’on n’a pas encore testé tous ceux qui ont présenté des symptômes». Par rapport aux mesures d’isolement, il indique que «tous les cas contacts sont isolés et très bientôt le suivi sera levé».