Le gouvernement a mis en demeure hier, les meuniers, qui ont décidé de suspendre la production de farine, de poursuivre leurs activités dans le respect des prix nouvellement arrêtés.Par Dialigué FAYE –

La réaction de l’Etat par rapport à l’arrêt de production de farine décidé par l’Association des meuniers et industriels du Sénégal (Amis) ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement a mis en demeure hier, les meuniers de poursuivre les activités de production dans le respect des prix nouvellement arrêtés. «Par voie de presse, l’Amis a contesté les mesures prises sur la farine et a décidé de suspendre la production et la vente de farine boulangère avec l’objectif de compromettre l’approvisionnement des ménages en pain. Le gouvernement condamne fermement cette attitude», a déclaré le ministre de l’Industrie et du commerce. L’Etat, qui durcit le ton, met fermement en demeure les meuniers et leur demande «de poursuivre les activités de production de farine, dans le respect des prix nouvellement arrêtés». «A défaut, le gouvernement prendra toutes ses responsabilités, sans exclure aucune option, afin d’assurer l’approvisionnement correct et régulier du marché», tonne le gouvernement.
Dr Serigne Guèye Diop a expliqué que «la détermination des nouveaux prix de la farine de blé résulte d’analyses techniques et rigoureusement fondées sur une structuration des prix adossée à l’évolution des coûts du marché international ainsi qu’à l’actualisation des autres charges. Les analyses effectuées par les services compétents ont montré qu’il existe des écarts importants sur les coûts d’approvisionnement des meuniers avec des Caf (Coût, assurance, fret) pouvant varier de 241 euros, soit 150 mille francs Cfa, à plus de 300 euros soit 200 mille francs Cfa, la tonne». D’après le ministre, «les analyses montrent que des surévaluations des charges sont faites par les entreprises de minoterie laissant refléter des pratiques commerciales douteuses assimilables à des actes anormaux de gestion». Aussi, souligne-t-il, «sur la période de mars à juin 2024, il est apparu que la subvention ne dépasserait pas 225 francs Cfa par sac de 50kg. Sur la base des coûts à des termes projetés en fin 2024, les calculs font ressortir un coût du sac aux alentours de 15 200 francs Cfa».
A son avis, si l’Etat devait subventionner les entreprises de minoterie, cela ne dépasserait pas 882 francs par sac de 50kg.
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