Le Conseil européen s’engage à mettre en œuvre l’Initiative de suspension du service de la dette (Issd) «intégralement et en toute transparence». C’est du moins l’une des conclusions que cette institution qui réunit les chefs d’Etat ou chefs de gouvernement des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne a approuvées hier pour faire avancer les efforts déployés au niveau international pour alléger la dette des pays africains.

Une bonne nouvelle pour les pays africains. Dans le cadre de l’allègement de la dette, le Conseil européen a pris hier l’engagement de mettre en œuvre l’Initiative de suspension du service de la dette (Issd) «intégralement et en toute transparence». C’est l’une des résolutions fortes que cette institution qui réunit les chefs d’Etat ou chefs de gouvernement des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne a approuvées hier pour faire avancer les efforts déployés au niveau international pour alléger la dette des pays africains. Le Conseil européen «se félicite de cette initiative du G20 et du Club de Paris, qui offre aux pays les plus pauvres un moratoire temporaire sur leur dette afin de les aider à gérer les graves conséquences de la pandémie de Covid-19, et salue la prolongation de cette initiative jusqu’au 30 juin 2021 avec la possibilité d’une nouvelle prolongation de six mois».
Le Sénégal fait partie des pays qui adhèrent à ce moratoire. Ce qui devrait lui permettre de libérer un espace budgétaire de 90 milliards 567 millions 780 mille 874 francs Cfa entre le 1er juin 2020 et la fin de l’année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dus en 2020. Et d’après les autorités, ce montant sera affecté au financement du Programme de résilience économique et sociale (Pres).
Dans ces conclusions, le Conseil relève «l’augmentation de la vulnérabilité face à l’endettement dans les pays à faible revenu, en particulier en Afri­que, et met en exergue le soutien de l’Ue en faveur d’une approche internationale coordonnée des efforts déployés pour alléger la dette des pays africains».
En outre, cette instance de l’Ue «se déclare conscient qu’un nouvel allégement de la dette peut être nécessaire pour les pays présentant des niveaux d’endettement insoutenables. Il salue l’accord intervenu au G20 sur un «cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l’Issd», qui constitue une avancée majeure dans l’architecture internationale de la restructuration de la dette souveraine. Dans ce contexte, il préconise la négociation de la restructuration de la dette, si nécessaire, au cas par cas, tout en la subordonnant au respect de conditions strictes en matière de gestion des finances publiques, de cadre de lutte contre la corruption et de mo­bilisation des ressources nationales dans le contexte d’un programme du Fmi».
Le Conseil «souligne aussi que la transparence de la dette est cruciale pour une bonne évaluation de sa soutenabilité et de la responsabilité des gouvernements débiteurs et pour permettre aux emprunteurs et aux créanciers de prendre des décisions en connaissance de cause dans le cadre des efforts d’allègement de la dette. Il estime que toutes les données relatives à la dette publique devraient dès lors être divulguées et soutient les efforts consentis au niveau international pour renforcer la transparence de la dette dans les pays à faible revenu».