Symposium – Fada à la rencontre africaine sur l’état civil : Donner une identité civile à tous les citoyens

Le premier Symposium international de l’Afrique francophone sur l’état civil, organisé depuis hier par l’Agence nationale de l’état civil, s’est ouvert à Dakar. Cette rencontre vise à devenir une plateforme d’échanges entre les acteurs de l’état civil. Modou Diagne Fada, ministre des Collectivités territoriales, s’est félicité des efforts du Sénégal pour moderniser la gouvernance et l’administration de l’état civil, parlant d’une vingtaine de millions d’actes d’état civil numérisés dans le pays.Par Amadou MBODJI –
Le Sénégal dispose d’une vingtaine de millions de documents d’état civil, selon les dernières informations réactualisées. L’information est de Modou Diagne Fada, ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires. «Aujourd’hui, nous disposons de 20 millions d’actes d’état civil. C’est un chiffre réactualisé. L’opération d’indexation est en cours et s’ajoute à la constitution des registres nationaux de l’état civil pour interagir avec toutes les structures utilisatrices des données d’état civil», a déclaré le ministre Modou Diagne Fada, venu hier présider à l’hôtel King Fahd, la 1ère édition du Symposium international des pays de l’Afrique francophone sur l’état civil, qui a pour thème : «Les défis d’un état civil pour chacun», et qui sera clôturé demain. Citant l’exemple du Sénégal dans ses efforts de modernisation de l’état civil, il a parlé d’un processus de digitalisation en cours et de la mise en place de la Stratégie nationale de l’Etat «évaluée à 68 milliards 789 millions 594 mille francs Cfa». Ce qui a permis, selon le ministre, «une amélioration du cadre législatif et réglementaire qui est en cours de finalisation avec de nouveaux textes mieux adaptées à l’état civil». Il a précisé : «L’Agence nationale de l’état civil est en train de mener un programme appelé «Nekkal» soutenu par l’Union européenne (Ue) et qui a permis au Sénégal de faire d’importantes avancées, d’abord dans la restauration des actes d’état civil, mais aussi dans leur numérisation.»
Soulignant qu’«il y a plusieurs centres-pilotes d’état civil qui sont créés à travers le Sénégal», M. Diagne Fada explique : «Bien entendu ce programme d’érection et de construction de centres d’état civil doit se poursuivre pour toucher l’ensemble du territoire national. Il restera maintenant une connectivité entre ces différents centres d’état civil, la sécurisation des actes d’état civil pour amener le citoyen, qui se trouve à Dakar par exemple, mais qui habite Podor, à pouvoir avoir accès à son état civil quand il en a besoin sans être obligé de faire le trajet Dakar-Podor.» L’ancien Directeur général de la Sonacos pose le curseur sur la formation du personnel de l’état civil en soutenant que plus de 2 mille agents d’état civil, plus de 60 officiers d’état civil et plus de 600 archivistes ont été formés, et que ce programme sera étendu à l’ensemble des acteurs de l’état civil. «Si les acteurs d’état civil sont bien formés, ils participent à la sensibilisation, à la communication. Parce qu’encore une fois, quand la personne ne dispose pas d’un état civil, ça veut dire qu’elle existe physiquement, mais en réalité elle n’existe pas. Et qu’aujourd’hui, nous devons exister et nous devons tous être en capacité de remplir nos devoirs et nos droits. Il y a beaucoup de droits qui ne peuvent pas s’exercer si on n’a pas un état civil en bonne et due forme. Chaque citoyen devrait travailler à avoir l’ensemble de ses droits. On ne peut pas voter, on ne peut pas faire des prêts bancaires et d’autres faits, d’autres actes de tous les jours qui sont importants sans état civil. Donc l’acte civil, les faits d’état civil constituent un enjeu fondamental», insiste le ministre. Avant de souligner que «c’est la raison pour laquelle le Sénégal abrite aujourd’hui, ce symposium qui regroupe des pays francophones qui ont des réalités plus ou moins différentes selon les pays ; même l’ancrage institutionnel est différent d’un pays à un autre».
M. Diagne indique que «ce symposium devrait aboutir à la création d’une plateforme d’échanges d’expériences, une plateforme qui devrait permettre aux acteurs régionaux, internationaux de communiquer sur leurs expériences et d’essayer de voir comment aboutir à partager ces expériences». Le ministre estime que «les bonnes pratiques connues au Sénégal doivent être aussi connues au Cameroun ou bien au Congo ou au Bénin, et c’est l’importance de ce symposium».
Aliou Ousmane Sall, Directeur général de l’Agence nationale de l’état civil, déclare que ce symposium va permettre aux acteurs d’échanger sur les pratiques, les réalités des Etats, parce que si on règle le problème du Sénégal, sans régler celui du Mali, on ne fera que déplacer le problème.
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