La Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse) a prévu d’ouvrir une enquête pour y voir plus clair sur le système de facturation de la Senelec. C’est ce qu’a annoncé le nouveau président Ibrahima Niane, qui rencontrait hier les organisations consuméristes.Par Dialigué FAYE –

La pétition qui a été initiée par la journaliste Oumy Ndour, pour dénoncer la cherté des dernières factures d’électricité, n’a pas laissé la nouvelle équipe de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse) indifférente. Ibrahima Niane et ses collaborateurs ont décidé d’ouvrir très prochainement, une enquête pour y voir plus clair. Cette décision «fait suite à une demande des initiateurs de la pétition sur la facturation de la Senelec, qui nous ont remis un mémorandum où figure un point  qui concerne le système de facturation. En tant que  régulateur, dans de pareilles situations, on s’autosaisit. C’est dans ce cadre qu’on a pris l’initiative de mener une enquête avec l’ensemble des parties prenantes, pour voir où se situe le problème», a expliqué hier le nouveau président de la Crse, en marge d’une réunion de prise de contact avec les organisations consuméristes. Ainsi, ajoute M. Niane, «nos équipes sont en train de préparer les termes de référence, parce que quand on mène un travail, il est important que les termes de référence soient bien définis, pour cerner les objectifs, les résultats attendus et le calendrier. D’ici la semaine prochaine, toutes les parties prenantes seront invitées pour leur présenter les termes de référence, afin d’avoir leur retour, avant d’aller vers l’élaboration d’une méthodologie, c’est-à-dire voir comment mener l’enquête, avec qui, et naturellement aller sur le terrain enquêter et produire un rapport qui sera partagé. Certainement, il y aura des recommandations qui vont aller vers l’amélioration du système de facturation de la Senelec. Car ce qui intéresse le consommateur, c’est d’avoir une électricité en quantité, en qualité et à moindre coût, et c’est aussi important qu’il y ait une transparence au niveau de ce système de facturation, et l’enquête nous édifiera…».

Saluant l’initiative de la Crse, les associations de défense des consommateurs souhaitent que le régulateur atteigne ses objectifs. «Si le régulateur réussit, les consommateurs seront bien protégés. La Crse est là pour le respect des droits des consommateurs. C’est la raison pour laquelle elle est notre partenaire et nous pensons qu’avec cette nouvelle composition, la prise en charge des problèmes que les consommateurs posent sera effective», espère Momar Ndao, président de l’Asso­ciation des consommateurs du Sénégal (Ascosen).

Dans la cadre de la réforme du secteur de l’énergie, la Crse regroupe maintenant l’ancienne Commission de régulation du secteur de l’électricité et le Comité national des hydrocarbures (Cnh), avec des missions et attributions renforcées. Au niveau de l’organisation et du fonctionnement, il y aura, en dehors du Conseil de régulation, un Secrétariat exécutif, qui sera le bras opérationnel de la Crse, mais aussi un Comité de règlement des différends (Crd), ainsi que des comités consultatifs qui seront mis en place. En effet, indique M. Niane, «l’amélioration de la gouvernance du secteur constitue un axe fort de notre feuille de route. Et pour améliorer la gouvernance du secteur, il faut que tous ces organes de gouvernance soient en place. L’autre axe, c’est le renforcement de capacités de nos partenaires. Nous avons aussi l’ambition d’avoir un plan stratégique qui va couvrir les cinq prochaines années. Un plan qui va permettre d’avoir une commission de régulation forte. Au-delà de la régulation économique que ne faisons bien, il est important, compte tenu du retour qu’on a des acteurs, qu’on ait une régulation technique pour bien challenger les opérateurs».
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