Système de protection sociale : Des «progrès» malgré le contexte difficile

Matar Sène, Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn), se satisfait des progrès notés dans l’année dans le système de protection sociale. Des progrès intervenus, selon lui, dans un contexte pas du tout favorable, avec une crise économique qui sévit. Par Amadou MBODJI –
Des progrès ont été enregistrés à travers le système de protection sociale en 2024, malgré un contexte économique très difficile. C’est ce qu’a fait savoir Matar Sène, Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn), lors de l’atelier annuel de la protection sociale tenu hier à Fleurs de Lys. «Au cours de l’année écoulée, malgré un environnement économique difficile, des progrès tangibles ont été réalisés : l’extension du Registre national unique (Rnu) qui, en renforçant la transparence et l’efficacité du ciblage social, a permis de recenser près d’un million de ménages ; la consolidation du Programme national de bourse de sécurité familiale (Pnbsf) qui continue d’alléger la charge d’une centaine de milliers de familles vulnérables ; le développement et la montée en puissance de la carte d’égalité des chances offrant aux personnes vivant avec un handicap de meilleures perspectives d’accès aux services sociaux de base ; enfin, des avancées notables dans la mise en œuvre de la Couverture sanitaire universelle (Csu) qui a permis à plus d’un million de bénéficiaires de jouir de prestations sociales essentielles», note Matar Sène. Un système de protection sociale inclusif, c’est ce que prône le régime à travers Sénégal 2050. «Le renouveau institutionnel s’accompagne d’une exigence accrue en matière de justice sociale, d’équité et de responsabilité publique. Cette ambition trouve sa pleine expression dans le nouvel Agenda national de transformation Sénégal 2050 dont l’un des objectifs phares est la construction d’un système de protection sociale inclusif et efficace», explique le Délégué général à la protection sociale et à la solidarité nationale.
Il ajoute : «dans ce contexte, la protection sociale ne se limite pas à un faible instrument de redistribution ou une réponse ponctuelle face aux vulnérabilités. Elle devient un vecteur stratégique de cohésion nationale, de stabilité sociale et de développement inclusif. La revue thématique de la protection sociale, qui découle de la Revue annuelle conjointe (Rac) instituée par le décret 2015-679 du 26 mai 2015 créant le Cadre harmonisé de suivi et d’évaluation des politiques publiques, constitue un moment privilégié de dialogue, de recevabilité et de pilotage stratégique. Elle permet de faire le point, de capitaliser sur les acquis et d’identifier les défis encore à relever pour renforcer notre action collective», souligne-t-il.
En dépit de ces avancées, des obstacles «persistent et freinent encore notre dynamique», souligne M. Sène, en citant «la question du financement pérenne et prévisible de la protection sociale, essentielle à sa soutenabilité ; la nécessité d’une interopérabilité accrue des systèmes d’information et d’une digitalisation généralisée pour renforcer la fiabilité du suivi et l’efficacité des interventions». A cela, s’ajoutent «les difficultés récurrentes de coordination interinstitutionnelle, qui fragilisent l’impact global des programmes et dispersent les ressources». «Ces défis doivent être abordés avec lucidité et rigueur», à l’en croire, «car ils conditionnent la crédibilité et la durabilité de notre système de protection sociale».
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