Pour des raisons de sécurité, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp, en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile au Sénégal, avait entrepris une opération d’identification des abonnées. Le projet a été bouclé l’année dernière. Et selon le directeur général de l’Artp, «il a un impact majeur sur la sécurité». M. Sall explique qu’ils ont «réussi en rapport avec les opérateurs qui ont collaboré à sortir de leur parc à peu près 5 millions de clients qui n’ont pas été identifiés dans les systèmes d’information des opérateurs». Pour eux, «il n’est pas acceptable que quelqu’un utilise le téléphone sans qu’on puisse savoir qui il est. Cela a contribué à la gestion de la sécurité à l’intérieur des frontières». Aussi, souligne le patron de l’Artp, «ce qui se passe dans la sous-région nous impose davantage d’être vigilants par rapport à l’utilisation du téléphone, notamment l’abonnement. Quand on prend un abonnement, il faudrait qu’on soit identifié de manière formelle».
Après avoir bouclé ce projet, l’Artp développe aujourd’hui d’autres. «Nous sommes en train de travailler sur le dégroupage de la boucle locale, le  processus d’attribution de licences Mvno, la sélection d’un opérateur d’infrastructures…», annonce le régulateur en chef.
Pour ce qui est du dégroupage par exemple, il devrait permettre aux opérateurs de partager les infrastructures existantes. «Aujourd’hui, tout ce qui est boucle locale, c’est-à-dire la continuité métallique à travers les câbles, est détenue par Sonatel. Or, nous avons d’autres acteurs qui ont besoin des capacités filaires. Il est important que cette partie de la boucle soit accessible aux autres au même titre qu’à l’opérateur historique», indique M. Sall.
Quid des Mvno, c’est-à-dire les opérateurs mobiles virtuels ? «Il est important que nous puissions ouvrir la concurrence. Cette dernière se fera sans créer des réseaux supplémentaires. Ces Mvno vont s’appuyer sur le réseau existant pour proposer des offres aux clients finaux», argue le Dg.
Abordant l’évolution du secteur, il déclare que les télécommunications se portent très bien. «Au titre de l’année 2016, on peut considérer que le mobile sur le plan du chiffre d’affaires réalisé a fait un bond considérable», a indiqué le directeur général de l’Artp. Dans le détail, il a affirmé que Sonatel a engrangé en fin décembre 2016 un chiffre d’affaires de l’ordre de plus de 10,5%. Tigo à un bond de presque 15% et Expresso dans l’ordre de 7%.
Mais le trafic international a un peu baissé. Une baisse surtout liée, selon M. Sall, à l’utilisation massive de certaines applications telles que WhatsApp, entre autres. Ces applications sont devenues des outils que les clients utilisent le plus souvent pour recevoir les appels internationaux. Cela, au détriment du trafic entrant. Ces Ott ont tout de même contribué au développement de l’internet et de ses usages.
A la fin de l’année 2016, il a été constaté que les parts de marché sont en train de bouger. Pour Sonatel, l’Artp fait état d’un taux de 52,26%, pour Tigo 25,86% et Expresso 21,87%. «Ainsi, on constate qu’il n’y a qu’Expresso qui a gagné en termes de progression de parts de marché», précise M. Sall.