Les acteurs du cinéma se sont penchés sur la question de la migration ce vendredi au cours d’une table ronde dans le cadre du Festival international du film sur la migration.

La Journée mondiale du migrant est célébrée aujourd’hui. Dans le cadre de cette célébration, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) organise la troisième édition du Festival international du film sur la migration (Gmff en anglais). C’est dans ce cadre que l’organisation onusienne a réuni les acteurs du 7e art autour d’une table ronde sur «Cinéma et migration». Une occasion pour eux de braquer les caméras sur les facteurs qui motivent le flux migratoire. «Le cinéma est un art complet, un moyen sûr pour susciter la réflexion. Son rôle est, entre autres, d’interpréter, de faire comprendre, d’informer et surtout de pousser à des changements de comportement», soutient Hugues Diaz, directeur de la Cinématographie du Sénégal. Mais, regrette-t-il, «des images hideuses et des horreurs sont montrées quand il s’agit de sensibiliser sur la migration, notamment l’immigration clandestine». Il prône ainsi «la normalisation à travers une immigration choisie et des représentations d’images plus humaines. Les défaillances du système politique sont aussi une des causes de la migration des populations», fait-il savoir avant de préciser que le cinéma a un impact réel sur la population en cette ère du numérique et de l’image.
Toutefois, le cinéaste Moussa Touré, réalisateur de Toubab Bi, un film qui traduit ses impressions sur la migration, estime que «nous sommes dans un continent où tout le monde veut partir». Dès lors, «parler de migration devient très ambigu». Pour la cinéaste Khadidiatou Sow, il y a une question à se poser, à savoir : «Qu’est-ce qui fait que les gens veulent partir ?» La réponse, selon elle, tient au fait que «c’est le côté rêve et les images relatées par les médias». Elle est l’auteure de deux courts métrages traitant de la thématique de la migration : Une place dans l’avion et Les sans-papiers à Paris. Mme Sow résume ce dernier film comme «quitter la misère pour aller à la guerre». Producteur et directeur de la société de production Cinekap, Oumar Sall, quant à lui, pense que c’est une bonne chose de pouvoir se déplacer. «La question de la migration par rapport au cinéma est un champ contre champ. Un Nigérien qui va en Europe suit son uranium», dit-il. «On a travaillé avec des migrants de retour après avoir fait la route vers le Niger et la Libye. Ils ont fait un documentaire pour partager leurs expériences dans le cadre du ‘’Projet migrants comme messagers’’», renseigne M. Yvain Bon, chef de projet à l’Oim. Rappelons que c’est dans le cadre de la troisième édition du Festival international du film sur la migration que l’Oim organise des discussions dans le but de stimuler le dialogue sur les expériences existantes et les nouvelles approches de la représentation de l’expérience migratoire dans la production cinématographique.
Stagiaire