Tactique – Après les latéraux-milieux, les centraux-milieux : L’histoire dingue derrière le repositionnement de Stones par Guardiola

Manchester City a remporté, samedi dernier face à l’Inter Milan (1-0), la première Ligue des Champions de son histoire, réalisant au passage un triplé historique. Parmi les grandes réussites de la saison des Cityzens, le repositionnement tactique de John Stones au milieu de terrain. Un coup de maître de Pep Guardiola.
Dans sa quête perpétuelle de nouvelles idées, Pep Guardiola a surpris son monde cette saison en osant replacer John Stones un cran plus haut, pour le mettre aux côtés de Rodri au milieu de terrain. L’expérimentation, qui a magnifiquement fonctionné, a une fois de plus porté ses fruits ce samedi soir en finale de Ligue des Champions, tant le joueur anglais a brillé face à l’Inter.
Derrière cette idée pour le moins originale, se cache une histoire assez dingue révélée par Domènec Torrent, l’ancien adjoint de Guardiola qui l’a suivi à Barcelone, au Bayern, et à City jusqu’en 2018.
«Cruyff utilisait déjà cette position hybride, mais à l’envers : (Miguel Ángel) Nadal commençait au milieu et venait se placer entre les défenseurs centraux. La première fois que nous avons vu le mouvement inverse, c’était contre Vålerenga», a-t-il expliqué pour le média espagnol El País.
C’est donc lors d’un match amical contre une équipe norvégienne le 29 juillet 2010 que Pep Guardiola aurait été ébloui par cette innovation tactique proposée par Martin Andersen, ancien joueur de Blackburn et de Molde notamment, et donc devenu entraîneur par la suite. Ce jour-là, le Danois avait replacé le défenseur norvégien Stefan Strandberg plus haut sur le terrain et attiré l’attention du technicien catalan, qui a donc gardé cette idée en tête longtemps, jusqu’au point de l’appliquer en finale de C1.
Stones : «Ce nouveau rôle ? J’adore»
John Stones savoure : «J’ai joué davantage comme un numéro 8 aujourd’hui, ce que j’adore. Evidemment j’apprends encore. Je ne pense pas être encore à mon meilleur niveau dans ce rôle, mais j’ai donné tout ce que j’avais, j’ai pris le ballon autant que je le pouvais, j’ai essayé d’enclencher des choses», a constaté John Stones sur BT Sport après le sacre de son équipe.
En avril dernier, alors que Manchester City n’avait pas encore scellé son triplé, l’international anglais se confiait sur cette évolution : «Pep me place à ce poste parce qu’il voit ce que je peux faire à l’entraînement. Je veux faire circuler le ballon pour l’équipe et me mettre en position. Cela a bien fonctionné jusqu’à présent et j’espère que cela continuera à s’améliorer. Cela ne peut que me faire du bien d’ajouter ces qualités et cette compréhension du jeu dans différentes positions sur le terrain. J’aime vraiment ça et je pense que ça porte ses fruits.»
A la fois un défenseur de plus… et un relanceur de plus
Cette tactique de Pep, c’est aussi une solution pour mieux batailler en un-contre-un. «J’ai appris que QQQQQQQQQQQQl vous jouez face à des joueurs comme Saka, Vinicius, Martinelli, Salah ou Mané par le passé, vous avez besoin de vrais défenseurs pour gagner les duels en un-contre-un», expliquait Guardiola en mai dernier. Un John Stones dans ce rôle, c’est à la fois un défenseur de plus… et un relanceur de plus, selon que vous avez ou non le ballon.
«C’est un joueur incroyable. Stones a cette qualité pour passer la balle, pour arriver en position d’attaque en contrôlant le jeu», louait cette semaine Guardiola. Son idée fera sans doute des petits. Au Barça par exemple, Xavi a tenté la même chose avec Eric Garcia, avec des résultats plutôt intéressants. Après les latéraux-milieux, les 4-3-3 ou les défenses à trois, on tient peut-être là la nouvelle tendance tactique des prochains mois. Sacré Pep !
hdiandy@lequotidien.sn
(avec Sofoot)