La sortie du gouverneur contre les fossoyeurs de nos forêts a secoué les exploitants forestiers et autres professionnels du bois de la région. En conférence de presse au quartier Médina Coura, ils ont tenté d’apporter des éclaircissements et donné des assurances quant à une bonne préservation de l’environnement.Par Abdoulaye FALL(Correspondant)

– Le gouverneur de la région de Tambacounda ne badine pas avec nos ressources forestières. En tournée dans le département de Goudiry il y a quelques jours, il a été interloqué à la vue des tas de bois morts et des sacs de charbon posés sur le long de la route. Très remonté, Oumar Mama­dou Baldé a arrêté le convoi et demandé des explications sur la situation. Instruc­tion avait même été donnée au préfet de Goudiry, en collaboration avec le service départemental des Eaux et forêts, de lui faire parvenir un rapport détaillé de ces activités.
Cependant, cette sortie a semblé secouer les exploitants forestiers de la région. Ils la prennent pour une menace quant au futur de leur secteur. A travers leur collectif, ils ont tenu un point de presse pour apporter des précisions et éclairer la lanterne de l’opinion. A en croire Arouna Sarr qui a porté leur parole, le discours du gouverneur Baldé est «accusateur». «S’il avance que nous détruisons la forêt, c’est parce qu’il n’a pas compris notre activité. Nous entrons de manière légale et légitime dans la forêt. La forêt constitue notre source de revenus. Par conséquent, nous ne pouvons pas travailler pour sa destruction. Les piles de bois morts jonchées le long de la route est quelque chose de tout à fait normal. A l’approche de l’hivernage, les exploitants forestiers font sortir le bois à proximité de la route pour éviter aux camions de s’embourber dans les forêts une fois les pluies tombées. C’est ce qui explique les tas de bois sur la route. Ce qui est clair, c’est que les activités sont menées dans le respect de toutes les règles édictées par les décideurs», explique M. Sarr. «Dans la région, clarifie, le porte-parole du collectif, les zones à exploiter sont bien définies et bien normées pour une bonne régénération des forêts. Et c’est seulement dans lesdites zones que les exploitations sont menées».
Arouna Sarr, qui ne décolère toujours pas, poursuit : «La déclaration faite par le gouverneur est l’œuvre de gens tapis dans l’ombre qui cherchent à le mettre en mal avec les exploitants». «Qu’il sache que la forêt est aussi notre patrimoine, nous ne saurons la laisser périr !»  Terminant, il a laissé entendre que ce sont des exploitants forestiers, qui ont légalement reçu leur quota de bois morts et de charbon, que le gouverneur avait croisés sur la route de Diankemakha.
«Avec l’exploitation très prochaine du gaz et du pétrole, l’espoir est certain avec la diminution de la pression sur nos massifs forestiers. Le ramassage des bois morts participe au nettoyage des forêts en diminuant le combustible au moment des feux de brousse. C’est l’autre explication de la présence des bois morts sur les routes», martèle M. Sarr. Dans ses assurances, il soutient qu’un vaste programme de reboisement d’un million de plants est en cours dans la région. Les exploitants forestiers y joueront leur partition, promet-il.
afall@lequotidien.sn