Des populations de Médina Gounass exigent à Sidiki Kaba de situer les responsabilités. La gendarmerie dément tout acte de torture et parle de pur mensonge.
Ce mercredi, des disciples du Khalife général de la cité religieuse de Médina Gounass ont été humiliés, disent-ils, par les éléments de la brigade de gendarmerie de Gouloumbou qui les auraient torturés. La hiérarchie de la gendarmerie dément tout acte de violence et parle de pur mensonge. Très en colère, des victimes exigent des sanctions.
Sidiki Kaba, paladin des droits de l’Homme et ministre des Forces armées, doit avoir le cœur meurtri en apprenant l’information si elle est avérée. Selon des témoins, c’est le commandant de la brigade de Gouloumbou qui aurait torturé et humilié des citoyens. Et ces derniers sont des fidèles du Khalife général de Médina Gounass revenus des champs du saint homme.
D’après toujours les témoignages, c’est après la prière de 17h que l’incident se serait produit. Tout est parti de la gendarmerie qui a immobilisé leur véhicule pour un contrôle de routine. Les passagers à bord, après avoir acheté et mangé des bananes, ont jeté les peaux de celles-ci sur la route, ce qui aurait créé l’ire du commandant de la brigade, racontent-ils. Il les fera arrêter et retenir dans une chambre, ajoutent les indignés. Comble de tout, poursuit un témoin, il leur exigera de se donner des paires de gifles. Ce qui a irrité les fidèles, revenus de durs labeurs dans les champs du saint homme. Et dans le groupe, raconte notre interlocuteur qui a voulu taire son nom, il y avait le fils du Khalife de Bidiancoto. Il aurait même été giflé par un de ses neveux, susurre-t-on. «Ces comportements aux antipodes de la démocratie ne doivent prospérer», fulmine un mis en cause. «Nous appelons à la réaction urgente de Sidiki Kaba, ministre des Forces armées et fils de la région.» «Il ne doit pas se taire dans cette affaire et doit exiger à ce qu’une enquête soit ouverte pour situer les responsabilités, demandent des victimes», plaide-t-on encore. «Trop c’est trop», vocifère un indigné.
«En ce 21e siècle, il est inconcevable que de pareils actes soient laissés impunis. Tous les auteurs de ces actes de barbarie doivent être poursuivis et arrêtés. C’est indigne pour notre pays et notre démocratie», rugissent-ils.
Démenti des autorités de la gendarmerie
«Ce qui se dit sur l’incident est tout faux, souligne d’entrée, le commandant de la compagnie de Tambacounda. Ce qui s’est passé c’est que leur véhicule a été contrôlé et déjà, il était en surnombre. C’est au moment de discuter avec le chauffeur que les passagers qui ont fini de manger leurs bananes ont jeté par terre les peaux. Ce que le gendarme en poste leur a demandé de ramasser. Rien de plus ne s’y est ajouté. Ils nous ont par la suite signifié qu’ils revenaient du champ de Thierno Amadou Tidiane Bâ. Rien de plus ne s’est passé.» «Nous avons été très surpris d’entendre par la suite qu’ils ont été torturés. C’est archi faux», tonnera le patron de la compagnie de gendarmerie. Il rappellera que «l’adjudant en charge du poste de Gouloumbou est un excellent pandore, capable et apte à gérer n’importe quelle unité de la gendarmerie. Il ne saurait aucunement tomber dans les travers. Que les gens arrêtent la médisance et la calomnie sur les gendarmes».
«Nous travaillons pour la sécurité et la protection des personnes et de leurs biens et non pour les brimer. C’est faux ce que racontent les gens. Rien ne s’est passé et personne n’a été brimé ou torturé», rappelle le chef des hommes en bleu dans le département.