A La Poste, ça râle de tous bords. Si ce ne sont pas les bénéficiaires des bourses familiales, ce sont les travailleurs affiliés au Sntp (Syndicat national des travailleurs de La Poste) qui donnent de la voix. Ce matin, ils ont encore remis ça. Ils ont mutualisé leurs efforts pour dénoncer la gestion «gabegique» du Dg et le non-paiement des bourses familiales. Trop c‘est trop, ont fulminé ensemble les indignés. Ils dénonçaient la situation jugée catastrophique de La poste. Massés en grand nombre dans l’enceinte de la boîte, ils ont peint un tableau peu reluisant de celle-ci. Pour Tambadian Danfakha, sg du Sntp à Tamba, ce que vit La Poste actuellement doit pousser le chef de l’Etat à prendre toutes ses responsabilités. «Il est temps qu’il démette le Dg de la boîte de ses fonctions», ont fulminé les contestataires. «Sa gestion est douteuse et peu orthodoxe», a déploré le syndicaliste. «Sinon comment comprendre qu’il veuille défenestrer le Dg de Poste finances alors que ce dernier ne cherchait qu’à élucider un trou de 1,5 milliard de francs Cfa. C’est inadmissible», a rugi Danfakha. «Aujourd’hui, plusieurs centaines de bénéficiaires des bourses familiales sont là avec nous en soutien à la manifestation. C’est parce qu’ils ne sont pas payés, faute de liquidité. La presque totalité nous vient de la région de Kolda. Il n’y a que des bénéficiaires de Diaobé, de Manda Douane, de Vélingara et autres contrées du Fouladou qui sont là. En attente de leur argent. Malheureusement, La Poste est sans le sou», s’est désolé le syndicaliste. Tout cela, du fait d’une gestion «décriée» de la boîte par le Dg. «Nous en appelons à la réaction urgente du chef de l’Etat pour le limoger», ont-ils plaidé. Avant que Tambadian Danfakha ne poursuive : «Nous en avons assez des directeurs généraux politiciens qui n’ont d’ambitions que pour se faire une base politique. Trop c’est trop.»
Des bénéficiaires des bourses familiales venus de la région de Kolda ont fait plusieurs jours à Tamba pour entrer en possession de leur argent. Certains passent la nuit à la belle étoile. Malheu­reusement, ils ne savent pas à quel saint se vouer. Il n’y a aucune liquidité à La poste, se plaignent-ils. «Nous sommes vraiment fatiguées», a tonné un groupe de femmes, visiblement exténuées par leurs difficiles conditions de séjour à Tam­ba­coun­da.
En attendant, tous ces gens vont devoir garder leur mal en patience.
Par Abdoulaye FALL(Correspondant)  – afall@lequotidien.sn