Stopper net la propagation de la fièvre jaune dans le pays, telle est la volonté des autorités sanitaires et étatiques. Pour cela, une vaste campagne de vaccination est lancée à travers tout le pays. A Tambacounda, c’est ce lundi qu’ont démarré les opérations. Des équipes sont constituées un peu partout pour atteindre les cibles. En prélude aux activités de terrain, un Comité régional de développement avait été initié par l’Administration territoriale vendredi, pour mettre en place toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement des opérations. Occasion avait même été saisie par l’autorité régionale pour tendre en premier sa main pour se faire vacciner, lui et le médecin-chef de région. Une manière pour le gouverneur de couper court aux fausses rumeurs qui circulent comme quoi, le vaccin n’est pas bon. «Nous nous sommes fixés un objectif de 95% que nous espérons même dépasser à la fin des opérations, compte tenu des dispositions prises et de la sensibilisation faite», soutient Oumar Mamadou Baldé.
Il dira d’ailleurs avoir engagé, à cet effet, tous les préfets et sous-préfets de la région à accompagner les équipes médicales, surtout quand elles auront à faire face à des cas de réticence. Heureusement, s’est félicité celui que les populations surnomment affectueusement Jack Bauer, «les personnes choisies pour faire administrer les doses sont rompues à la tâche et sauront avec pédagogie et tact convaincre les plus sceptiques et les amener à se faire vacciner. C’est ce qui nous permettra d’éviter la maladie».
A propos de sa décision de se faire vacciner en premier, l’administrateur civil soutient que c’est pédagogique et que c’est une manière de rassurer les populations que les vaccins sont bons et exclusivement destinés à protéger les populations contre la maladie. «Comment peut-on imaginer que les autorités du pays, avec le chef de l’Etat en premier, puissent accepter d’inoculer des vaccins qui vont décimer la population», se demande le gouverneur. C’est insensé, fulmine-t-il. Encore une fois, martèle Jack Bauer, c’est un vaccin destiné à protéger les populations contre la fièvre jaune qui s’est signalée dans la région et qui, malheureusement, a déjà causé deux morts. Et c’est tout le sens donné à la vaccination en première ligne du gouverneur et du Mcr pour exhorter les populations à faire de même.
«Il faut juste signaler que sur le terrain, malgré le scepticisme de certaines personnes, les populations sont en train de se faire vacciner. Au quartier Médina Coura où nous avons suivi une équipe déployée sur les lieux, à quelques jets de pierre du collège Jean XXIII, nous avons noté une assez bonne fréquentation des populations, même si parfois, constate-t-on, les personnes commises pour l’exercice ont dû recourir à la pédagogie pour convaincre certains septiques.»