A Tamba, Kédougou et Kolda, le taux de prévalence du paludisme est toujours élevé notamment chez les enfants âgés de 0-5 ans.
Les autorités sanitaires ont initié depuis quelque temps, des sessions de formation en management du paludisme à l’endroit des infirmiers-chefs de poste de santé dont la troisième rencontre s’est tenue ce lundi. Il s’agit, explique le médecin-chef de district de Tambacounda, de renforcer les capacités des Infirmiers-chefs de poste (Icp) en management opérationnel du paludisme. «Habituellement, c’est une formation qui se dispensait dans les écoles à l’endroit des médecins. Seulement, la situation de la maladie est assez préoccupante dans les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda, qu’il fallait impliquer les acteurs à la base que constituent les Icp dans le management opérationnel», explique le médecin-chef. C’est ainsi qu’une décentralisation de la formation est faite pour non seulement renforcer les capacités des Icp, mais aussi les permettre d’être de véritables managers au niveau de leurs différents postes de santé. «Déjà, informe le Mcd, nous sommes à notre troisième session de formation où chaque fois, 24 Icp sont sélectionnés pour être formés. Aujourd’hui, 72 infirmiers ont bénéficié de la formation et cela va contribuer grandement dans la circonscription de la maladie au niveau des trois régions de Tamba, Kolda et Kédougou qui sont toutes dans la zone rouge», dit Dr Gadiaga.
Plus d’un demi-million de cas recensés en 2018.
Rappelant la situation de la maladie durant l’année 2018, Dr Gadiaga, Mcd de Tambacounda, estime qu’elle était très préoccupante. A l’échelle nationale, il y avait plus de 534 mille cas de palu enregistrés. «C’était énorme, reconnaît la blouse blanche. Seulement, l’essentiel de ces cas provenait des régions de Tamba, Kolda et Kédougou. Ces trois régions à elles seules, ont totalisé plus de 458 mille des cas. Ce qui donne un pourcentage de plus de 80% des cas de paludisme recensés dans l’étendue du territoire national en 2018», laisse entendre Dr Gadiaga, atterré. Au même moment, la région de Tamba avait dépassé la centaine de milliers de cas. De manière précise, il informe que la région de Tamba était à 158 mille cas de palu enregistrés en 2018. «C’est une situation extrêmement préoccupante», insiste le patron du district sanitaire. «Il faut travailler à inverser la tendance car cette situation avait causé beaucoup de cas décès. En 2017, les cas de décès dus au palu avaient concerné la population de manière générale. Cependant, 2018 a été tout autre», alerte Dr Gadiaga,
Les enfants, principales victimes
Si en 2017, la mortalité due au palu avait touché la population de manière générale, en 2018, les enfants ont payé le plus lourd tribut. Et c’est la tranche d’âge 0-5 qui a été la plus victime de cette situation car 325 décès ont été répertoriés dans les trois régions citées ci-haut dont 157 dans la seule région de Tamba. Inquiétant ! «Durant la période, il n’y avait pas d’intervention de prévention comme la chimio-prévention saisonnière (Cps) ou comme la couverture universelle en Milda. Cela a beaucoup joué sur la situation», renchérit-il. «Heureusement pour cette fois-ci, il y a déjà deux passages de la Cps, qui ont été déroulés et un troisième est en vue de même aussi, il y a une distribution suffisante en moustiquaires qui est faite. L’objectif est de travailler à inverser la barre pour faire sortir les régions de la zone rouge. C’est d’ailleurs tout le sens de la tenue de ces sessions de formation à l’intention des infirmiers chefs de poste», persiste Dr Gadiaga.
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