#Tambacounda – Filière banane : Les producteurs promettent l’autosuffisance

Les membres de l’Interprofession nationale de la banane du Sénégal (Inabas) sont en conclave à Madina Afia, fief du «roi de la banane», Mamadou Oumar Sall. Le grand producteur les y a conviés pour discuter du gel des importations décidé par les autorités étatiques. A cette occasion, ils ont promis d’assurer un approvisionnement correct du marché local, aussi bien en quantité qu’en qualité.Par Abdoulaye FALL( Correspondant)
– Madina Afia, ce village situé au bord du fleuve Gambie, dans le département de Vélingara, est le quartier général des producteurs de banane du Sénégal. Ils y sont en conclave, ce dimanche, pour se pencher sur le gel des importations.
Toutes les zones de production de banane du pays sont représentées. De Ndiandane dans le Podor, à Kolda en passant par Matam et Sédhiou, des délégations sont venues répondre à l’invitation de Mamadou Oumar Sall alias «roi de la banane». Il a appelé à des concertations nationales pour voir comment assurer un bon approvisionnement du marché local suite au gel des importations.
De quoi interpeller son fils : «nous voulons qu’à partir de septembre prochain, qu’il n’y ait plus de banane importée dans le pays. Toute la consommation doit émaner de nos plantations. Nous en avons les possibilités. C’est la raison pour laquelle nous sommes tous conviés ici à Afia par le roi de la banane», a déclaré Yaya Sall, le président du Collectif des producteurs de banane de Tambacounda (Corprobat).
Le gel des importations décidé par les autorités vise à protéger les producteurs, et surtout la filière.
Ainsi, indique le président du Corprobat, «nous devons travailler à gagner la confiance des autorités. Au rythme où vont les choses, l’autosuffisance va bientôt être une réalité au Sénégal. Car il est attendu une production nationale record de 45 mille tonnes en septembre. Au moment où le besoin du marché est évalué à moins de 40 mille tonnes durant la même période. Ce qui fait que le défi de la couverture du marché national ne se pose plus».
A son avis, la banane locale peut concurrencer n’importe quelle autre banane dans le monde. En attestent, dit-il, les nombreuses exportations qu’ils en font. Avec le développement noté sur toute la chaîne de valeur, tout se fait sur le respect des normes. Aujourd’hui, s’enorgueillit-il, «nous produisons de la bonne banane dans le pays, respectant toutes les normes sécuritaires et sanitaires. Et nous sommes heureux de voir l’engagement et la détermination des nouvelles autorités d’accompagner le secteur. C’est pourquoi nous osons espérer que la confiance placée aux producteurs par les responsables politiques pour arriver au gel des importations va être maintenue. Notre objectif est d’arriver à un gel définitif des importations de la banane au Sénégal», a insisté celui qui est affectueusement appelé le prince de la banane. Car, assure-t-il, «d’ici peu, nous ne parlerons plus d’autosuffisance, mais de comment gérer l’excédent de production».
Sur la qualité des produits, le président du Corprobat de se réjouir des avancées notées. Il y a trois types de produit actuellement.
Il y a des cartons classiques estampillés exportation de banane. Ce sont des cartons de 18 kg qui répondent aux standards internationaux. Il y a aussi un carton agro-écologique qui consomme moins d’énergie parce que moins épais. Il a l’avantage d’être beaucoup plus rentable pour le mûrisseur, parce qu’il demande moins d’énergie et fait gagner en temps de mûrissement. Il y a enfin le cageot vert. Il a pratiquement les mêmes caractéristiques que le carton. Sauf qu’il n’est pas biodégradable comme le carton. Tout cela fait qu’aujourd’hui le conditionnement du produit est meilleur, et cela impacte positivement la qualité. «Tout ce que nous demandons c’est que les nouvelles autorités continuent d’accompagner la filière et de croire aux producteurs. Le défi de l’autosuffisance en banane va bientôt être une réalité», soutient le prince de la banane. Yaya Sall rappellera d’ailleurs que l’autosuffisance aurait même été atteinte depuis l’année dernière s’il n’y avait pas les inondations et les vents qui avaient causé beaucoup de pertes aux producteurs.
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