A Tambacounda, trois présumés trafiquants ont été interpellés samedi dernier avec deux peaux de léopard. Ils ont été pris en flagrant délit de détention, de circulation et de tentative de commercialisation, dans un restaurant de la place, indique un communiqué. Il renseigne que la saisie de ces deux nouvelles peaux portent à 10 le nombre de peaux de léopard saisies dans le Sénégal oriental ces 5 derniers mois. Et ces supposés trafiquants usent de «méthodes cruelles de piégeage et d’empoisonnement de grands fauves», à en croire le Service régional des parcs nationaux de Tambacounda qui a mené l’opération avec le Commissariat central de Ké­dou­gou et l’appui du projet Eagle Sénégal.
Quel est alors leur modus operandi ? «En effet, d’après les investigations et les aveux des interpellés, les braconniers utilisent des moyens plus discrets et plus silencieux que les armes à feu, pour ne pas attirer l’attention des patrouilles anti-braconnage du ministère de l’Environnement ou des villageois. Ces méthodes consisteraient entre autres à empoisonner les léopards et les lions avec des substances chimiques mortelles utilisées en agriculture, dissimulées dans de la viande de bœuf mise à disposition des grands fauves», révèlent les gardes forestiers. Et d’ajouter : «Ce qui les incite à détourner leur chasse naturelle vers des animaux domestiques par la suite. La viande serait aussi déposée dans des pièges refermables, dans lesquels ils se font prendre par le cou, une patte et meurent ensuite progressivement de déshydratation et de faim, ou pis, une fois rendus faibles, sous les coups de bâton des braconniers. Ces méthodes cruelles sont illégales, car il s’agit de piégeage d’espèces protégées. Une pratique d’un autre âge, indigne de notre beau Sénégal.» Ainsi, estime le projet Eagle Sénégal, le commerce illégal de faune sauvage doit être sévèrement combattu, à l’image des efforts intenses  fournis par les services du ministère de l’Environnement et du développement durable. Ces acteurs qui luttent contre le trafic d’espèces protégées disent qu’il s’agit d’un «trafic international juteux et bien souvent connecté à d’autres trafiques tels que la drogue, les armes et parfois sournoisement relié à des groupes djihadistes tels que Boko haram, la Lord resistance army et bien d’autres dont les activités sont reliées au terrorisme».
Par Mamadou SAKINE – msakine@lequotidien.sn