Lors de la Journée régionale de sensibilisation sur les feux de brousse célébrée par l’Inspection régionale des Eaux et forêts de Tamba à Bala, située dans le département de Goudiry, les agents des Eaux et forêts ont été assez rassurants sur la maîtrise de ce phénomène. Ils ont apaisé les populations impactées par le phénomène et aussi dégagé les nouvelles stratégies pour endiguer le fléau.Par Abdoulaye FALL

– A cause du changement climatique et des comportements humains, les feux de brousse causent d’énormes dégâts aux forêts et aux populations qui vivent de ces ressources. Chaque année, ce sont des milliers d’hectares de terre propices à l’agriculture qui sont détruits. A Tambacounda où l’on compte les derniers massifs forestiers du pays, ce sont plus de 3324 ha de terre qui ont été recensés, brûlés par les feux de brousse en 2021. «Même s’il faut relever que c’est de loin meilleur que les chiffres de l’année 2020, où plus de 5000 ha de forêts avaient subi les affres des feux de brousse. Ces feux détruisent des formations végétales qui ont mis plusieurs années à se constituer», regrette l’Ins­pecteur régional, Mama­dou Ga­ye.
Face à cette situation, l’Ins­pection régionale de Tamba, en collaboration avec ses partenaires, organise chaque année, une campagne de sensibilisation pour mobiliser l’ensemble des acteurs dans la lutte contre les feux de brousse. «Cette année, la journée de sensibilisation revêt un cachet spécial car, délocalisée ici à Bala pour mieux s’adresser aux populations, surtout celles durement impactées par le phénomène.» L’ampleur du phénomène avait poussé l’Etat du Sénégal à criminaliser le délit de feu de brousse», a relevé l’Inspecteur régional des Eaux et forêts de Tamba. «Cependant, le mercure ne baisse toujours pas au rythme voulu», note-t-on.
Ainsi, les écosystèmes en deviennent fragilisés, les habitats fauniques se détruisent et les micro-organismes du sol sont anéantis. «Des pertes en vies humaines sont parfois même enregistrées. D’où l’importance de changer de fusil d’épaule en adoptant la sensibilisation», s’est désolé l’Iref.
Au-delà des mesures répressives, l’Etat, à travers le ministère de l’Environnement, a développé d’autres formes de lutte, moins punitives à travers le renforcement des capacités opérationnelles du service forestier et la sensibilisation des acteurs et surtout des populations. «Il est grand temps que les populations fassent sienne la lutte contre les feux de brousse. Elle ne doit plus être la seule affaire des bérets verts», insiste le Commandant Mamadou Gaye.
Abordant les méthodes de lutte, l’Iref révèle, dans le cadre de la lutte préventive, que 222 séances d’Iec sont envisagées tout comme, 14 émissions radios, 14 comités de lutte seront créés, 83 comités redynamisés. Il est aussi prévu l’équipement de 13 comités. Sur le terrain, 13,5 km de pare-feu vont être ouverts, 29 km de pare-feu seront réhabilités, 25 km de pare-feu verts réalisés et 27 965 ha de forêts et 68,85 km d’axes routiers seront traités.
Sur le bilan des activités de l’année précédente, l’Iref a expliqué que dans le cadre de la lutte active, 70 sorties ont été effectuées par les différentes unités régionales. «Ce qui a permis de maîtriser 50 feux, suite à des interventions. Au total, 90 cas de feux ont été recensés pour une superficie de 3324,8 ha brûlée contre 97 cas et 5051 ha de superficie brulées en 2020», détaille l’Iref. Ce qui constitue une réduction de 34,17% de superficies brûlées. Ces résultats ont été obtenus «grâce aux efforts conjugués des agents des Eaux et forêts, de ses populations et des populations à travers les comités villageois de surveillance des forêts». «Pendant beaucoup de nos opérations de lutte active contre les feux de brousse, nous avons souvent à nos côtés, l’assistance des éléments de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, que ce soit à Tam­bacounda ou Koumpen­toum. Nous magnifions beaucoup cette collaboration que nous saluons ici très solennellement», martèle l’Iref. «J’exhor­te les acteurs et les communautés, pour ne pas disperser nos efforts et ainsi perdre du temps et surtout de l’argent, tâchons de miser sur la prévention.»
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