A Tambacounda, la blessure est toujours ouverte. Une semaine après la mort tragique de Binta Camara, les femmes de Tamba­coun­da ont marché hier pour dénoncer ce crime crapuleux et exiger une meilleure sécurité.

L’ombre de Binta Camara, tuée dans sa chambre après une tentative de viol, a plané dans les rues de Tambacounda. Les populations de Tambacounda sont sorties en masse pour témoigner leur compassion, renouveler leur soutien à la famille Camara et réclamer justice. Et les mots ne suffisaient pour décrire le mal qu’aurait perpétré Pape Alioune Fall, considéré comme son présumé meurtrier et placé sous mandat de dépôt pour meurtre et tentative de viol. «Nous sommes fatiguées parce que soumises à toutes formes de sévices», déplore Fatoumata Aïdara dite Jolie, initiatrice de la marche.
La longue procession est encadrée par les Forces de l’ordre. Malgré l’ardeur du soleil combinée à la dureté du Ramadan, les femmes, les enfants, tous âges confondus, ont dénoncé les violences dont ils sont victimes. «Ça devient inquiétant ! Ce crime de trop s’est produit de manière crapuleuse et très horrible, fulminera Jolie. Nous avons peur et sommes interloquées, renchérit la tête de file des femmes. Et c’est pourquoi, nous ne pouvions pas manquer ce rendez-vous pour dénoncer toutes les formes de violences dont nous subissons. Il faut que les autorités, l’Etat de manière générale, prennent leurs responsabilités pour juguler le mal. A chaque fois, notre région s’illustre tristement par des cas de meurtres. Si ce n’est les malades mentaux, ce sont les enfants ou les femmes qui sont soumis au diktat des malfrats», s’est-elle désolée. Le dernier cri de détresse est une invite à l’arrêt de ces abominations : «Plus jamais ça, justice, justice.» «Daffa doy, daffa doy (ça suffit).» Elles ne l’ont pas entonné seules, car elles étaient soutenues par des leaders politiques de la ville, toujours secouée par la mort tragique de Binta Camara.
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