Tambacounda s’est encore retrouvée submergée par les eaux de pluie, ce jeudi. Il a fallu plus de 150 mm de pluie pour que la ville soit inondée. Il y a un cas de décès et des dégâts matériels incommensurables.Des routes, des mai- sons et plusieurs autres objets ont été emportés par la déferlante au quartier Pont et d’autres contrées qui paient un lourd tribut.Par Abdoulaye FALL – 

Sous les eaux, Tamba est en deuil, avec une perte en vie humaine. Il s’agit d’une dame qui a succombé lors de son évacua- tion. Les averses étaient trop intenses, avec plus de 150 mm de pluie enregistrés dans la nuit du mercredi au jeudi, ne laissant rien sur leur passage. Des maisons entières sont englouties dans les eaux. D’autres complètement effondrées. Des pans entiers de murs de clôture et beaucoup d’au- tres objets n’ont pas été épargnés. Ce qui a créé une consternation totale dans la ville. Pourtant, il y a moins de deux mois, 112 mm de pluie avaient aussi plongé la ville dans les inondations. A l’époque, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement avait annoncé de grandes mesures pour soulager les populations. Si la plupart de

ces mesures ont été respectées et exécutées, d’après des riverains du Mamacounda, les fortes pluies ont malgré tout provoqué des inonda- tions. «C’est la quantité de pluie recueillie qui est encore trop importante. Quand 112 mm avaient suffi pour déjà inonder la ville, 152 mm suffisent à la noyer», martèle une sinistrée. Résignée, elle enchaîne : «Nous croyons en Dieu et savons perti- nemmentquec’estunphénomène naturel.» Alors que le Préfet du département pointe du doigt les riverains du Mamacounda, le fleuve qui traverse la ville. «Certains se sont installés sur le lit même du cours d’eau. Ce qui fait que quand il déborde, les maisons qui le jouxtent sont envahies.» Face à la situation, les sinistrés appellent à un soutien de l’Etat. Un octogénaire avoue son
impuissance : «Nous avons été submergés par les eaux le 1er
juillet dernier avec 112 mm. Ce 14 août, nous voilà à nouveau dans les eaux avec plus de 150 mm de pluie. C’est vraiment dur !»
Les sinistrés ont beaucoup perdu cette fois-ci. Des familles entières sont actuellement sans- abri. Elles ont, en plus des bâtiments, perdu leurs provisions et habits. «Ici, nous avons tout perdu», balance une dame au milieu des eaux dans le quartier Pont. A Tamba, c’est le quartier le plus touché. La route principale qui y mène est coupée par les eaux. C’est à hauteur du pont qui a donné son nom au quartier que l’asphalte a cédé. Obligeant les policiers à y dresser des barrières pour éviter d’autres dégâts certainement. Le goudron s’est complètement détaché du sol, comme si une pelleteuse s’était déchaînée sur la route. Dans la nuit du 14 au 15 août, les sinistrés sont restés éveillés toute la nuit pour tenter d’évacuer les eaux de leurs mai- sons. «C’est à 3h du matin que nous avons commencé à lutter contre les eaux», s’exprime une habitante du quartier. Alors que le ciel a ouvert ses vannes à partir de 23h sans interruption jusque tard dans la soirée. «Les chambres étaient envahies et j’étais seule avec mes enfants. Mon mari était parti au Magal. C’était vraiment dur. Mais, dit-elle, je rends grâce à Dieu, car j’ai entendu que beau- coup d’autres personnes ont vu leurs maisons s’effondrer. Actuellement, l’urgence, c’est d’accompagner les sinistrés. Ils sont vraiment désemparés.» Ce sont les mêmes complaintes au niveau des quartiers de Diallobougou, Abattoirs, Saré Guilèle et autres, qui n’ont pas échappé aux inondations.
Aujourd’hui, les écoles sont devenues des centres d’accueil pour les sinistrés. Selon le Préfet, l’urgence est de sortir l’eau des maisons. «Par contre, assure-t-il, des unités de sapeurs-pompiers sont mobilisées pour apporter le soutien nécessaire et essayer de remettre en état les maisons.»
Alioune Badara Mbengue a informé que les communes de Sinthiou Malème et Koussar sont aussi inondées. Mais, il rassure :
«Lesdispositionsnécessairessont prises pour que les sapeurs-pom- piers puissent accompagner les sinistrés.»