TAMBACOUNDA – Prise en charge des anciens émigrés clandestins : Global business sollicite l’appui de l’État

Une entreprise agricole a entrepris, en partenariat avec l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anpej), de recaser dans l’agriculture des jeunes revenus de l’émigration clandestine. Cependant, à mesure que gonfle la demande d’emploi, la prise en charge de ces nouveaux employés commence à devenir lourde ; d’où l’appel de l’entreprise Global business pour un appui de l’Etat.
L’entreprise Global business, qui s’active dans l’agriculture, recrute des dizaines de jeunes, surtout ceux rapatriés de Lybie. Cependant, son Pdg dit solliciter l’appui de l’Etat pour mieux faire face à la prise en charge de ces jeunes dans les périmètres agricoles. Dans ces champs où plusieurs centaines d’hectares de terre sont exploités, plus de 150 jeunes sont employés. Pour cette saison, 100 ha de maïs, 25 de niébé et 100 autres de diverses spéculations sont cultivés, sans compter 6 000 pieds de plants d’agrume qui seront plantés. Et pour cela, soutient M. Djibril Mar, il faut des bras. La majorité de la main-d’œuvre est constituée de jeunes, revenus de l’émigration clandestine.
Global business peut constituer une réelle solution à la lutte contre l’émigration clandestine si elle est aidée, souligne son Pdg. Cette entreprise agricole, créée par Djibril Mar, un grand propriétaire terrien, recrute beaucoup de jeunes qu’elle utilise dans les champs. Seulement, elle connaît d’énormes difficultés dans la prise en charge du personnel. A en croire le propriétaire, tout le personnel qui y travaille est entièrement pris en charge par l’entreprise. Ici, explique M. Mar, de la nourriture au logement, jusqu’aux soins sanitaires, tout est à la charge de l’entreprise. Et c’est extrêmement coûteux ; d‘où son appel à l’Etat de les aider à faire face aux énormes charges. «Il faut que l’Etat jette un œil favorable sur ce que nous faisons», sollicite M. Mar qui souligne que l’entreprise joue un grand rôle dans l’emploi des jeunes.
150 jeunes envoyés par l’Anpej
Jusque-là, informe-t-il, plus de 150 jeunes sont employés par l’entreprise, sans compter ceux qui y travaillent de manière saisonnière. La délégation de l’Isra qui s’est rendue dans les champs de Global business a pu se rendre compte du nombre important de jeunes qui y travaillent et de l’importance des investissements consentis dans le domaine. Ici, plus de 850 millions ont été consentis comme investissements, informe le propriétaire, sur une prévision de 7 milliards d’ici 2025. «Nous pouvons beaucoup contribuer à la lutte contre l’émigration clandestine, car déjà nous recrutons beaucoup de jeunes que nous payons et entretenons dans le périmètre. C’est avec le concours de l’Anpej que nous enrôlons les jeunes. L’Anpej les identifie, les sensibilise et nous les propose. C’est par la suite qu’elle nous les envoie pour être enrôlés. Chaque saison, plus d’une centaine de jeunes sont recrutés et entièrement pris en charge», assure M. Mar.
La prise en charge, le principal problème
Pour le propriétaire du périmètre et grand contributeur en matière de recrutement des jeunes, le problème majeur demeure la prise en charge des jeunes. C’est à ce niveau que l’entreprise rencontre des difficultés. «Nous les prenons entièrement en charge et les payons des salaires. C’est énormément coûteux», martèle-t-il. Il estime que l‘Etat devrait accompagner son entreprise, en tenant compte du fait qu’elle est une réelle source d’emploi des jeunes et un débouché durable. «Grâce à nos investissements, même les jeunes retournés de l’émigration clandestine ne comptent plus reprendre cette aventure. Nous voulons juste que l’Etat nous aide dans la prise en charge.» Pourtant, la convention Etat-Entreprises qui permet à l’Anpej de proposer des jeunes à certaines entreprises, prévoit justement qu’une partie de leur rémunération soit prise en charge par l’Etat, jusqu’à ce que leur insertion devienne effective au sein de l’entreprise.
Quoi qu’il en soit, Global business n’a voulu négliger aucune porte susceptible de s’ouvrir pour elle. Elle a ainsi sollicité la Fondation Servir le Sénégal, en assurant que «si cette question de la prise en charge des jeunes demandeurs d’emploi est réglée, notre ambition de recruter 1 000 jeunes d’ici l’horizon 2025 pourra se réaliser».
afall@lequotidien.sn