Dans le cadre de la riposte contre la maladie de la fièvre jaune qui s’est signalée dans quelques localités dans le pays et qui commence à inquiéter les autorités sanitaires déjà éprouvées par le Covid-19, une campagne de vaccination de masse va être menée à partir du 15 février prochain. Elle cible près de 700 mille personnes.

Après la résurgence des cas de fièvre jaune dans les régions de Tambacounda et Kédougou, la riposte s’organise au plus haut niveau. Il y a au moins 642 mille 459 personnes qui seront vaccinées dans la région de Tamba­counda contre la fièvre jaune, selon le bureau de communication de la Région médicale, dont l’objectif principal est de réussir une couverture vaccinale d’au moins de 95% sur toute l’étendue de la région. Ce qui permettra une meilleure protection de la population. Mabinta Sambou, res­ponsable du bureau Eips de la Région médicale de Tamba, rappelle que la maladie a été détectée dans la région au niveau du district sanitaire de Kidira où 4 cas ont été recensés. «La fièvre jaune est une maladie avec un taux de létalité très élevé. Souvent, ce sont plus de 50% des personnes atteintes qui décèdent. Ce qui fait que personne ne doit négliger la lutte. D’autant plus que 4 cas avec 2 décès sont enregistrés dans la région qui, à elle seule, totalise la moitié des cas détectés dans le pays», explique-t-elle. Elle ajoute : «Les autorités sanitaires et étatiques, qui ont compris les enjeux, ont décidé de lancer une riposte à travers une vaste campagne de vaccination.»
En attendant, les autorités médicales ont mis en place trois stratégies majeures pour atteindre les différentes cibles. «Il s’agit dans un premier temps, de la stratégie fixe qui consiste à mettre en place des équipes composées chacune d’un agent de santé et d’un volontaire pour vacciner les populations avec un objectif d’au moins 400 personnes par jour», explique Mme Sambou. Ce dispositif sera suivi par la stratégie dite avancée.  «A ce niveau aussi, c’est le même dispositif qui est pratiquement utilisé, à la seule différence que les équipes se déplacent et auront comme objectif de faire vacciner au moins 250 personnes par jour. La dernière et pas des moindres est celle appelée stratégie mobile qui va se déporter dans les contrées les plus reculées pour vacciner les populations», précise-t-elle.
Mais, il faut vaincre les réticences. Rappelant que la vaccination contre la fièvre jaune est sûre, efficace et gratuite, les autorités sanitaires ont tenu à préciser que la campagne va durer 10 jours. «Pour cette campagne, renchérit Mme Sambou du bureau de l’Eips de la Région médicale, c’est toute la population qui est concernée, sauf les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de 9 mois.» «Pour sauver le pays, exhortera Mabinta Sambou, tout le monde doit se vacciner et faire vacciner sa famille.»
Dans le cadre de son système de surveillance épidémiologique, le ministère de la Santé et de l’action sociale a notifié l’existence de cas confirmés de fièvre jaune. «Suite à l’investigation menée par les équipes du ministère sur trois mois, huit cas dont deux décès ont été répertoriés», dévoilent les services de la santé. Dans les détails on a Touba (1 cas), Kidira (4), Kédougou (1) et à Saraya (1) et Thilogne (1). Même si la situation semble «maitrisée et sous contrôle», l’évaluation des risques de propagation de la maladie «dans les zones concernées a montré, suite à la combinaison de plusieurs facteurs, que les régions de Tamba et Kédougou sont les plus exposées». Le ministère de la Santé a décidé de mener dans cette zone, une vaste campagne de vaccination contre la fièvre jaune. Elle débutera le 15 février et va toucher au moins 800 mille personnes. On n’aurait pas dû connaître évidemment la résurgence de cette maladie dont le vaccin «est disponible et intégré dans le Programme élargi de vaccination et est administré à l’âge de 9 mois».