En visite au siège du quotidien Le Parisien, dans le 15e arrondissement de Paris, à quelques kilomètres du quartier populaire Bois-l’Abbé où il a grandi, Aliou Cissé s’est confié au journal sur son parcours, ses souvenirs avec le Psg, et a livré sa vision du football. Entre-temps, Le sélectionneur a été convié à dévoiler sa méthode pour convaincre les joueurs binationaux de choisir le Sénégal.
«D’abord, nous ne courons après personne», a-t-il clarifié avant toute chose. «Je connais les joueurs, je les vois arriver dans les centres de formation, puis avec l’Equipe de France Espoirs. Leur premier choix, je le sais, c’est la France, mais ils ne sont pas non plus fermés au pays de leurs parents. Ils peuvent se dire qu’avec la France, ils ne joueront jamais de Coupe du monde, alors qu’avec le Sénégal, ils le pourraient. Moi-même, j’aurais pu jouer pour la France. Ma sélection m’a appelé quand j’étais joueur du Psg, et j’ai d’abord dit que je n’étais pas prêt. Ce qui ne m’a pas empêché d’en être le capitaine et de jouer un quart de finale de Coupe du monde plus tard. Il faut y aller doucement. Les joueurs ont besoin de bien réfléchir. Et surtout, ils ne connaissent pas le continent africain… C’est important de les laisser venir d’eux-mêmes, de les inviter à venir voir ce qui se passe en Afrique. Et quand ils viennent, ils tombent amoureux !», a-t-il expliqué.
Avenir – Abonné sur le banc, en club et en Equipe nationale : Et si Kouyaté s’inspirait de Sabaly !
Pour les contacter, pas besoin d’entremetteurs. «C’est moi qui les appelle directement, a révélé l’ancien milieu. Je me débrouille pour trouver leur numéro de téléphone et j’appelle. J’ai besoin d’une discussion franche. En parlant directement, je peux plus facilement toucher le cœur du garçon. Ensuite, je contacte ses parents parce qu’ils ont leur mot à dire.»
Le principal argument de Cissé est la compétitivité du Sénégal dont il a dévoilé l’aspiration ultime. «On ne donnera pas aux joueurs ce qu’ils n’ont pas dans leurs clubs. Mais on peut leur donner l’amour et la reconnaissance des Sénégalais. Etre adulé, c’est au-delà de l’argent, c’est vraiment au-delà de tout.»
Décryptage – Déchets techniques : Le gros problème de Jackson, «la prise de décision» !
Premier de sa poule des éliminatoires du Mondial 2026, le Sénégal est bien parti pour une troisième participation consécutive après 2018 et 2022. Premiers de leur poule, les Lions doivent jouer la suite des éliminatoires en juin prochain, contre la Rdc et la Mauritanie.
Pour rappel, lors de la dernière édition au Qatar, les Lions s’étaient arrêtés en huitièmes face à l’Angleterre (défaite 0-3).
Avec afrik-foot