Tanor à Khalifa & Cie : «La victimisation ne passera pas»
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Le Ps reste inflexible sur sa position de situer les responsabilités suite au saccage de la Maison du parti. Devant les membres du Bureau politique, samedi, Tanor a prévenu Khalifa Sall et Cie que ni la pression ni la victimisation ne feront flancher le Ps dans cette affaire.
L’emprisonnement de Bamba Fall et d’autres responsables socialistes ne semble pas émouvoir outre mesure le Secrétaire général du parti socialiste. Face aux membres du Bureau politique samedi, Ousmane Tanor Dieng a montré la détermination du parti à «situer les responsabilités» suite au saccage du Maison du parti. A l’endroit de Khalifa Sall, Barthélemy Dias et autres qui crient à l’«acharnement», le patron des Verts de Colobane prévient : «La victimisation et la pression ne passeront pas. Après les évènements du 5 mars 2016, nous avons attendu 45 jours pour déposer la plainte. Donc, on a donné du temps aux responsables de ces violences de venir arrondir les angles avec nous. Cela n’a pas été fait. Comme j’avais reçu mandat du Bureau politique de porter plainte, j’ai mis l’affaire sur la table du Tribunal. Ces personnes qui s’agitent aujourd’hui avaient toutes dit qu’elles n’étaient ni de près ni de loin mêlées à cette histoire. Aujourd’hui que la vérité commence à voir le jour avec le travail de la Justice, on nous dit qu’on ne devait pas porter l’affaire devant la Justice. C’est de la diversion», a tonné Tanor, d’après nos sources qui ont assisté au huis clos.
«J’ai convoqué Khalifa chez moi à 1 h du matin le 4 mars 2016»
De plus, ajoute un membre du Bureau politique, le président du Haut conseil des collectivités territoriales a révélé s’être entretenu avec Khalifa Sall le vendredi 4 mars 2016 précédant la réunion houleuse du Bureau politique. «J’ai convoqué Khalifa Sall chez moi vers 1h du matin. Il m’a fait savoir qu’il va voter «Non» au référendum. Je lui ai concédé cela, mais en lui demandant de prendre toutes ses responsabilités. J’avais eu vent de ce qui allait se produire le jour du 5 mars. J’ai demandé à Khalifa de calmer ses partisans. Il m’a assuré que rien n’allait se produire. Même le jour-j, je lui ai demandé à deux reprises de sortir pour raisonner ses partisans», a-t-il fait savoir. Par rapport à d’éventuelles sanctions contre Khalifa Sall et Cie, qui étaient absents à cette réunion tenue au lendemain de sa conférence de presse à la mairie de la Médina, Tanor «laisse du temps au temps» mais promet que le parti, «le moment venu, prendra ses responsabilités». Un chemin emprunté par le secrétaire national aux Elections du parti, Serigne Mbaye Thiam, qui faisait face à la presse à la fin de la réunion. Il dit : «Personne n’est à l’abri de sanctions au sein du parti. On voudrait juste privilégier le recours à la consultation, aux négociations, aux débats…»
Interpellé sur la liste parallèle que le maire de Dakar et ses partisans comptent présenter aux Législatives en marge de Benno bokk yaakaar, le ministre de l’Education nationale a rappelé les devoirs d’un bon militant : «Le premier chapitre de cette charte du militant auquel les responsables et les militants souscrivent librement, sauf si on se dédit, c’est de dire qu’on s’engage au respect scrupuleux des décisions des instances régulières sur la vie du parti et de sa ligne d’action sur des questions d’intérêt national ou international au terme de débats démocratiques internes.» Enfin, le Ps s’est dit favorable à la demande de levée l’immunité parlementaire du député Aminata Diallo, chef de cabinet du maire de Dakar.
bgdiop@lequotidien.sn