Aux yeux de Thierno Alassane Sall, il faudra repasser pour assister à la rupture tant promise à l’Hémicycle. Le spectacle qui s’est offert encore hier au député de la Coalition Aar Sénégal, avec beaucoup d’heures de retard pour l’élection des présidents de commission, désole TAS au point qu’il fait remarquer la reproduction des incidents notés le 12 septembre dernier, lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale.

Par Mamadou T. DIATTA – C’est à la fois en tant qu’acteur et observateur déçu que le député de la Coalition Aar Sénégal (opposition) s’indigne de ce qui se passe au niveau de l’Hémicycle. Thierno Alassane Sall (TAS), qui ne rate aucune occasion pour exprimer son point de vue sur la marche du pays et de ses institutions, ne s’est pas fait prier hier pour fustiger l’absence de rupture à l’Assemblée nationale. Aussi, a-t-il décidé de dire ce qu’il pense des premiers jours de travaux des représentants du Peuple. TAS martèle ainsi : «Les urgences sont ailleurs, il y a beaucoup à faire, et rien ne marche. Ceci est un mauvais signe pour le pays. L’opposition comme le pouvoir, ont tous dénoncé la vie chère, les inondations, le chômage, etc., mais laissez-moi vous dire que cette rupture tant vantée est loin d’être vécue. Il n’y a aucune rupture dans cette institution.» Le parlementaire poursuivra pour constater une fois de plus : «La promesse faite aux Sénégalais risque d’être vaine. Des intérêts crypto-personnels animent les uns et les autres. Ce qui se passe actuellement est pire que ce qui se faisait. On doit avancer, le développement ne nous attend pas…»

La situation qui a prévalu hier à la Place Soweto n’a fait qu’irriter le président de la République des valeurs. En déplorant le non-respect de l’heure de démarrage de l’élection des présidents de commission à la Représentation nationale, Thierno Alassane Sall ne pouvait s’empêcher de le clamer. Et c’est pour s’en plaindre : «Pour une session convoquée à 10h, il est inadmissible qu’à presque 17h, un délibéré n’a pas pu se faire. La journée avait été donnée chômée, à l’effet de donner aux présidents des différents groupes parlementaires, de faire leurs propositions et de s’entendre entre eux. Mais malheureusement, ce sont des gens qui ne sont préoccupés que par des histoires de postes, il n’y a aucune autre raison.»

Dans son propos, le député de la Coalition Aar Sénégal va même jusqu’à convoquer le comportement des députés des deux groupes parlementaires de l’opposition, Yewwi askan wi et Wallu, quand ils avaient refusé de voter lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale. Et TAS de se faire plus précis en soutenant encore : «C’est la suite des rixes qui ont été notées pendant l’ouverture. Par exemple, ils ont refusé de voter le premier jour et l’ont fait le lendemain parce qu’il y avait des postes à convoiter. C’est la même situation aujourd’hui.»

Hier, les députés devaient procéder à l’élection des présidents de commission. Ces postes à pourvoir sont au nombre de quatorze (14). Sept (7) d’entre eux devaient revenir au groupe parlementaire de la majorité, Benno bokk yaakaar (Bby), compte tenu du nombre de députés dont dispose l’entité au sein de l’Hémicycle.
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