Taxawu dénonce le 2 poids 2 mesures

La radiation de Barthélemy Dias hier par l’Assemblée nationale a provoqué la colère de ses camarades de la plateforme politique Taxawu Senegaal. Cette coalition, dirigée par Khalifa Ababacar Sall, a exprimé, dans un communiqué, «sa vive indignation» face à cette décision. Pour Taxawu Senegaal, la radiation de Barthélemy Dias «est en totale contradiction avec les principes fondamentaux de la démocratie». D’après les camarades du maire de Dakar, cette décision «bafoue non seulement la volonté populaire, mais également le socle même de l’Etat de Droit». Et d’expliquer : «Car qu’est-ce que la démocratie, sinon l’expression souveraine du Peuple, source unique de toute légitimité politique. Il est essentiel de rappeler que la candidature de Monsieur Barthélemy Dias a été validée par le Conseil constitutionnel, conformément aux exigences de la loi. Dès lors, toute contestation de son mandat est une remise en cause directe de l’autorité du Peuple sénégalais qui lui a accordé sa confiance lors des élections législatives.» Ainsi, d’après eux, «ce mandat, qui puise sa légitimité dans les urnes, ne saurait être révoqué sans une remise en cause du respect scrupuleux des règles démocratiques».
Ils annoncent dans le même sillage que «dans le respect des institutions et pour la sauvegarde de la démocratie sénégalaise, Taxawu Senegaal entend explorer toutes les voies de recours légales, nationales comme internationales, afin de rétablir le droit et de garantir à Monsieur Barthélemy Dias la possibilité d’exercer pleinement le mandat que le Peuple lui a confié».
Dans le même document, ladite coalition dénonce une discrimination dans cette affaire parce que Ousmane Sonko, tête de liste du parti Pastef aux élections législatives, est dans le même cas, soulignent-ils. «Il convient également de noter qu’en son arrêt n°1 du 4 janvier 2024, la Cour suprême a rejeté le pourvoi formé par Monsieur Ousmane Sonko contre l’arrêt n°137 rendu le 8 mai 2023 par la première Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar. Cet arrêt, intervenu dans le cadre de la procédure de diffamation l’opposant à Monsieur Mame Mbaye Niang, a ainsi consacré la condamnation définitive de Monsieur Ousmane Sonko à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis», rappelle Taxawu Senegaal. Et de poursuivre : «Or, le dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution, repris par l’article 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, stipule de manière explicite : «Le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice.».»
Dans ce contexte, fait remarquer la coalition, «il est incompréhensible que la rigueur de ce dispositif juridique ait été appliquée avec une célérité implacable à l’encontre de Monsieur Barthélemy Dias, tandis que Monsieur Ousmane Sonko, qui a suspendu son mandat, bénéficie d’une surprenante mansuétude».
D’après les camarades de Barthélemy Dias, «cette disparité flagrante soulève des interrogations légitimes et inquiète quant à l’impartialité des institutions censées garantir l’équité devant la loi».
Dénonçant donc «avec la plus grande fermeté cette justice à géométrie variable, où des principes fondamentaux sont appliqués de manière sélective, au gré des intérêts partisans», ils attirent l’attention sur le fait que si «cette pratique devait se généraliser, cela constituerait un péril majeur pour les fondements mêmes de notre démocratie».
Tout en réaffirmant «son soutien total à Monsieur Barthélemy Dias dans cette épreuve», Taxawu Senegaal «salue son engagement au service des concitoyens et dénonce fermement cette tentative manifeste de museler une voix libre et légitime». Et d’avertir : «La démocratie ne saurait être le jouet des intérêts particuliers ou des calculs partisans. Elle appartient au Peuple, et Taxawu Senegaal restera ferme et résolue dans son combat pour la justice, la transparence et le respect des droits fondamentaux.»
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn