Le pilote et le navigateur ont réussi à s’éjecter et sont «indemnes». L’appareil n’était pas armé et décollait de Ndjamena pour rejoindre Istres.

Un accident aérien a eu lieu hier matin sur une base de Ndjamena au Tchad. Un Mirage 2000 de la force Barkhane, qui s’apprêtait à rentrer en France, a dû interrompre son décollage pour une raison encore indéterminée. Le pilote et le navigateur se sont éjectés. L’un d’entre eux est légèrement blessé à la jambe. L’appareil s’est écrasé dans l’enceinte du camp Kossei, selon l’état-major des Armées à Paris.
Sur Twitter, des photos montrent l’appareil posé sur le ventre dans l’herbe : il semble peu abîmé en dehors des dommages causés par l’incendie (contrairement à ce qu’indique le tweet ci-dessous, il s’agit bien d’un Mirage 2000 et non d’un Rafale).
«L’incendie provoqué par l’impact a été maîtrisé par les pompiers de l’Armée de l’air du camp Kossei», la base militaire collée à l’aéroport international, précise le ministère. Le Mirage 2000N, qui appartenait à l’escadron 2/4 «La Fayette» de la base aérienne 125 d’Istres, venait d’être relevé après deux mois d’opérations dans la bande sahélo-saharienne. Non armé, il était en partance avec deux autres appareils pour la France. Ce convoyage a été annulé après l’accident qui n’a pas fait de dégâts. Une enquête devra déterminer les causes de l’accident.
Les équipages des appareils militaires déployés à Ndjamena – comme ailleurs – sont sensibilisés aux risques d’attaques terroristes visant leurs avions, particulièrement lors des phases de décollage et d’atterrissage. Ainsi, ils prennent soin de varier leurs itinéraires d’approche et de prise d’altitude, afin de ne pas être des cibles trop prévisibles. Contacté par Le Point, le porte-parole de l’Armée de l’air, le colonel Olivier Celo, a exclu toute suspicion d’acte malveillant ou terroriste, assurant qu’il «s’agit clairement d’un accident». Parmi les incidents redoutés par les pilotes de Mirage 2000, l’extinction de l’unique moteur (réputé très fiable) de l’avion figure en bonne position.
La version «N» du Mirage 2000 a été développée par Dassault pour la frappe nucléaire, mais elle est aussi utilisée pour des frappes conventionnelles (à l’origine réservées à son frère quasi jumeau, le 2000D). Même s’ils tirent occasionnellement sur des cibles, les Mirage 2000 (N et D) de l’opération Barkhane sont surtout utilisés pour de la reconnaissance armée et des «show of force», c’est-à-dire des passages à basse altitude pour impressionner et désorganiser les djihadistes.
Barkhane est une opération anti-djihadiste menée par l’Armée française en appui des forces nationales de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso. Le contingent français de 4 mille militaires est déployé dans la bande sahélo-saharienne, une zone d’opération de 4 300 par 2 mille kilomètres, soit 13 fois la France.
La France maintient en permanence huit avions de chasse dans la région répartis sur ses bases au Tchad et au Niger.
rfi.fr et lepoint.fr