Les obsèques de Idriss Déby Itno ont eu lieu ce vendredi 23 avril à N’Djamena. Douze chefs d’Etat ont fait le déplacement dans la capitale tchadienne. Les hommages ont été unanimes pour saluer le Président-maréchal, mort au combat.
Le premier temps fort de la cérémonie d’obsèques de Idriss Déby a été marqué par la prise de parole de Hinda Déby, la dernière épouse du défunt Président. En larmes, elle a appelé les Tchadiens à se tenir la main pour porter les valeurs de la cohésion nationale, comme l’aurait souhaité son défunt époux. «La patrie, l’honneur et la dignité, voilà un triptyque auquel le maréchal est très attaché», a-t-elle martelé.
De son côté, le Président congolais Félix Tshisekedi a rendu hommage à Idriss Déby en parlant de sacrifice pour son Peuple. Le Président de la RDC, également président en exercice de l’Union africaine, a invité le Peuple tchadien à l’unité et au respect des règles démocratiques édictées par la Constitution.
«Vous êtes mort en soldat»
Dans son hommage au défunt Président, le Président burkinabè Roch Marc-Christian Kaboré a insisté sur l’engagement militaire commun au Sahel. «Je voudrais saluer l’engagement du Président Idriss Déby Itno dans le combat difficile que nous avons mené ensemble contre le terrorisme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, et que nous poursuivrons en sa mémoire.»
Présent également à N’Djamena, le Président français, Emmanuel Macron, a dans son oraison funèbre salué la valeur du combattant Déby. «Cher Président, cher maréchal, cher Idriss (…), vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat, les armes à la main.» La France a promis son soutien à la junte militaire dirigée par le fils du défunt Président tchadien pour préserver la «stabilité» de son allié dans la lutte contre les djihadistes au Sahel. «La France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui ni demain, remettre en cause la stabilité et l’intégrité du Tchad», a promis M. Macron dans son oraison funèbre.
Mais, à l’attention du Conseil militaire de transition (Cmt), présidé par le jeune général Mahamat Déby, il a appelé à promouvoir la «stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique». Paris a installé le Qg de Barkhane, sa force anti-djihadiste au Sahel, au Tchad, son plus solide allié contre les djihadistes dans la région. Depuis son arrivée au pouvoir par les armes en 1990, avec l’aide de Paris, Idriss Déby avait toujours pu compter sur l’ancienne puissance coloniale.
Soutien public du G5 Sahel
Juste avant la cérémonie, le Président français Emmanuel Macron et les quatre autres chefs d’Etat du G5 Sahel (dont Idriss Déby Itno assurait la présidence tournante), qui ont formé une force militaire soutenue par Paris pour combattre les djihadistes, ont témoigné au jeune général Déby leur «unité de vue» et leur «soutien commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région».
Après ces hommages et une prière au mort prononcée dans la grande mosquée de N’Djamena, la dépouille de Idriss Déby a été remise à la famille. L’inhumation aura lieu dans l’intimité du cercle familial à Amdjarass, le village d’origine du défunt Président.
Les officiels chefs d’Etat et de gouvernement, quant à eux, ont commencé à quitter N’Djamena après cette cérémonie d’hommage et d’éloge funèbre.
Rfi et Le Point