Du 18 mai jusqu’au 6 juin, les salles d’audience du Tchad n’enregistreront pas la présence d’avocats pour traiter des affaires judiciaires en état d’être jugées ou renvoyées. La raison est toute simple : l’Ordre des avocats du Tchad a décidé de cesser toute activité durant toute cette période-là. Cette décision est la conséquence de l’arrestation de deux de leurs confrères, samedi et mardi derniers.

Au Tchad, les robes noires seront absentes des salles d’audience. Leur décision d’observer un mouvement de grève reste motivée par l’arrestation de deux de leurs confrères, samedi et mardi. Cette interpellation a «un lien avec les manifestations violentes qui ont émaillé le pays, et qui ont vu la destruction de nombre de stations de la firme française Total, que les avocats tchadiens ont décrété un mouvement de grève», écrit le site Afrik. L’Ordre des avocats du Tchad a en effet pris, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire, tenue ce 17 mai 2022 dans la capitale, N’Djamena, la décision de cesser toutes les activités jusqu’au 6 juin. Cette décision sera effective sur toute l’étendue du territoire national tchadien.
«Samedi, l’avocat Me Koudé Mbaïnaïssem a été arrêté en même temps que trois autres meneurs de la contestation. Ils sont détenus à la prison de Klessoum à N’Djamena. Mardi, ce fut au tour de Max Loalngar, avocat et président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (Ltdh), d’être interpellé par la police», poursuit Afrik. Dans un communiqué de presse, Maître Laguerre Dionro Djerandi, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Tchad, a indiqué que le collectif exige «la libération pure et simple de (leurs) deux confrères».
Face à la presse, le bâtonnier de l’Ordre des avocats a précisé que «Maître Koudé a été gardé à vue avec d’autres personnes samedi. Il a été auditionné le dimanche 15 et déféré au Parquet le lundi 16 mai, puis placé sous mandat de dépôt pour une audience prévue le 6 juin 2022».
S’agissant de Max Loalngar, le bâtonnier a révélé qu’il a reçu un appel d’un «numéro inconnu, ce mardi. Ce qui a permis, sans doute, d’identifier sa position et par surprise, des personnes à bord de véhicules aux vitres fumées ont débarqué et l’ont embarqué pour une destination inconnue, pour se retrouver par la suite aux renseignements généraux».
Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tama, principale coalition de l’opposition et de la Société civile, a été arrêté et placé en détention, après les violences du week-end dernier lors d’une manifestation visant à protester contre l’ingérence de la France dans la politique tchadienne et le soutien de Paris au Conseil militaire de transition. Pour exiger la libération des deux avocats et des autres personnes placées sous mandat de dépôt, le barreau du Tchad a donc décidé de suspendre les audiences.
Avec Afrik