Tchad – Pour participer au Dialogue national inclusif : Timan Erdimi et Mahamat Nouri à N’Djamena

Le Dialogue national inclusif (Dni) tchadien enregistrera la présence effective de deux des plus grandes figures de la rébellion. Timan Erdimi, chef de l’Union des forces de la résistance (Ufr), et Mahamat Nouri, leader de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (Ufdd), arrivés hier à N’Djamena, ne comptent pas être des acteurs passifs de ce conclave.Par Mamadou T. DIATTA –
A vingt-quatre heures de la tenue du Dialogue national inclusif (Dni), les plus grandes figures de la rébellion tchadienne dont les bases se trouvent en Libye voisine, réapparaissent. Décidés à devenir des acteurs non négligeables de ce cadre d’échanges entre citoyens et dirigeants de leur pays, les chefs rebelles veulent faire entendre leur voix. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre le retour au bercail, depuis hier, de deux leaders importants de la rébellion. Le premier nommé, Timan Erdimi, le chef de l’Union des forces de la résistance (Ufr), s’est dit heureux d’arriver hier à N’Djamena où il a été accueilli par une cinquantaine de ses partisans. Agé de 67 ans, affichant une fine barbe blanche et vêtu d’un habit traditionnel et d’un bonnet blanc, M. Erdimi, qui avait écopé par contumace d’une peine d’emprisonnement à perpétuité en 2019 -une condamnation de la Justice tchadienne- lâchera : «Je suis très content de regagner le pays après tant d’années d’exil.» Les colonnes de ce groupe rebelle armé, faut-il le rappeler, avaient fait cap sur la capitale tchadienne afin de renverser l’ancien Président, le défunt Idriss Déby Itno. Mais elles seront stoppées net par les avions de l’Armée française.
Chef de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (Ufdd) et ancien ministre de la Défense du Président Déby avant de faire défection, Mahamat Nouri se retrouve parmi ses compatriotes bien après la venue de Erdimi au Tchad. Il avait été inculpé en France puis placé sous mandat de dépôt en 2019 pour «crimes contre l’humanité» pour un supposé recrutement d’enfants soldats au Tchad et au Soudan avant d’être libéré pour des raisons de santé en 2020.
En guise d’apaisement, la junte au pouvoir avait décidé en novembre 2021, d’une amnistie générale pour les insurgés et les opposants. Elle soutenait, en effet, vouloir «faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays», rappelle Le Point.
L’Ufr et l’Ufdd et une quarantaine d’autres groupes rebelles ont paraphé, après plusieurs années de lutte armée, le 8 août dernier au Qatar, un accord avec la junte au pouvoir, qui prévoit un cessez-le-feu. Toutes ces entités signataires de l’accord de Doha sont invitées à prendre part au Dialogue national inclusif auquel refusent de prendre part deux des plus importants groupes rebelles et de nombreux mouvements de la Société civile ainsi que plusieurs partis politiques, qui estiment que la rencontre est biaisée. Cette rencontre va enregistrer quelque 1400 participants venant de syndicats, de partis politiques et du Cmt (Comité militaire de transition). Pendant trois semaines, les acteurs vont discuter autour d’une réforme des institutions mais aussi d’un projet de nouvelle Constitution, qui sera soumis à un référendum.
mdiatta@lequotidien.sn