Le Directeur régional du développement rural de Diourbel (Drdr), Pierre Diouf, a conduit mercredi, une visite dans des champs du village de Ngueye-Ngueye, dans la commune de Ngoye, département de Bambey. Dans cette localité, les acteurs du secteur agricole ont apprécié la pratique du microdosage, une technique culturale qui leur a permis d’avoir de bons rendements agricoles.Par Oumy LY (Correspondante) –

Le projet Dundël Suuf a mis en place une technique culturale dénommée microdosage permettant d’avoir un rendement supérieur aux attentes. Laquelle technique est appréciée à sa juste valeur par les bénéficiaires dudit projet, de même que les non-bénéficiaires qui ont fait remarquer que ceux enrôlés par le projet ont plus de rendement. C’est ainsi que le Drdr a invité tous les acteurs du secteur agricole à utiliser cette technique, même s’ils ne sont pas bénéficiaires. «Le microdosage permet d’augmenter davantage le rendement, ainsi que la matière organique, donc il faut allier les deux pour avoir un rendement supérieur aux attentes. Pour la première année du projet, nous avions 454 bénéficiaires pour toute la région de Diourbel et cette année, nous sommes à 535. Avec cette méthode, il s’agit de mettre 38 kg d’engrais Pnk à l’hectare et 24 kg d’urée à l’hectare. Donc, vous voyez que vous n’achetez même pas un sac ; pour dire que c’est faisable, même sans le projet», explique le Drdr aux paysans qui ont donné leur avis sur les bienfaits, surtout sur le rendement. Car estime le technicien, les paysans allaient se débrouiller pour acheter des sacs d’engrais.
Par rapport aux contraintes, M. Diouf est d’avis qu’elles sont d’ordre matériel. «La contrainte se trouve au niveau de la mise en place des intrants qu’il faut faire à temps et avec la méthode pour mettre la micro dose. En réalité, ce n’est pas une grande contrainte, mais une difficulté qu’on peut vaincre en trouvant une solution», dit-il. Pierre Diouf de rappeler qu’il faut forcément, mettre de la matière organique, même en faisant la micro dose (une petite quantité), pour pouvoir amender le sol, augmenter la capacité du sol et augmenter les éléments nutritifs de la plante qui permettra d’augmenter davantage le rendement. Ce, même si, dit-il, certains n’ont pas mis de matières organiques et pourtant le rendement a augmenté avec la micro dose.
Pour le coordonnateur du projet Dundël Suuf dans le bassin arachidier, leur objectif est que tous les producteurs puissent utiliser cette technique de fertilisation. Par rapport à la pénibilité tant évoquée par les acteurs, Adama Tounkara a fait savoir, qu’en partenariat avec l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), ils sont en train de voir comment faire pour concevoir des prototypes d’application, en soutenant qu’ils ont déjà fait des démonstrations. «Quand ces prototypes seront disponibles, cela va contribuer à améliorer l’application de la technologie», espère-t-il.
Le projet Dundël Suuf est financé à hauteur de 8 millions de dollars par l’Usaid et piloté par l’Ufdc, en partenariat avec l’Etat du Sénégal et le secteur privé. Il couvre, d’après M. Tounkara, les cinq zones agro écologiques, à savoir le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal, la zone des Niayes, les régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou et la région de Tambacounda. «Nous intervenons dans les cultures prioritaires, telles que le mil, le maïs, le Sorgho. Pour la région de Diourbel, nous nous sommes focalisés particulièrement sur le mil qui est la culture dominante», indique le coordonnateur.
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