Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant) – 

Cinq femmes, provenant de zones rurales du Cameroun, ont reçu, lundi dernier, leur diplôme à l’issue d’une formation de quatre mois sur des techniques d’électrification au solaire. La remise des diplômes, marquant la fin de la formation subie au Barefoot collège international (Bci) de Tou­bab Dialao (commune de Yène), s’est tenue dans l’établissement ayant démarré ses activités cette année. «Aujourd’hui, elles sont capables de monter des panneaux et des lampes solaires, de les réparer, de les installer et de les entretenir», a indiqué, lors de la rencontre, Karine Sarr, Coordonnatrice régionale du Barefoot collège international. «L’autre phase du projet démarrera quand ces femmes procéderont à l’électrification de chacun des foyers qui forment leur communauté. Grâce à l’équipement offert par l’Unes­co et ses partenaires, ces ménages auront accès à l’éclairage quotidien et pourront bénéficier d’autres avantages tels que permettre à leurs enfants d’étudier sous la lumière, obtenir des informations grâce à la radio, se divertir grâce à la télé, conserver leurs aliments grâce à des frigos, être en contact avec le reste du monde en rechargeant leurs téléphones portables, générer de nouveaux revenus», a décliné la note présentée par les organisateurs. «Quand nous serons chez nous, ça va beaucoup nous apporter. Nos enfants pourront étudier à la maison tranquillement, parce que nous sommes dans une zone rurale où il n’y a pas de lumière. Le peu de zones où il y a la lumière, c’est juste pour un moment donné. On a de la lumière pendant sept heures, puis on coupe et du coup les enfants ne parviennent pas à étudier. Nous vivons dans une zone pauvre où une femme ne peut pas acheter du pétrole tout le temps pour que les enfants puissent étudier», s’est réjouie Nafissatou, une des récipiendaires, provenant du Nord-Came­roun.
L’objectif du programme, qui concerne toute l’Afrique de l’Ouest, est, selon Karine Sarr, d’installer l’énergie solaire là où l’énergie conventionnelle ne peut pas accéder. Elle a ainsi annoncé l’entrée prochaine d’une nouvelle cohorte de 19 femmes sénégalaises issues de Matam, Louga et Casamance. Le programme choisit des femmes illettrés et semi-lettrés issues de zones rurales et qui, une fois formées, deviennent des ‘’Mamans solaires’’, avec comme mission d’électrifier leur foyer de leur terroir pour un mieux-être de leur communauté. Une méthode d’apprentissage adaptée à leur niveau leur est distillée dans les techniques d’assemblage, d’installation, de réparation et d’entretien de lampes et panneaux solaires. Le projet se déroule sur 3 ans et ambitionne de former le maximum de femmes.
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