Le ministre de l’Environnement et du développement durable lance une alerte sur des «activités illicites de remblaiements clandestins» dans les plans d’eau du Technopole. Le professeur Mame Thierno Dieng a également dépêché sur les lieux, le Centre de gestion des urgences environnementales et la Section environnement de la Gendarmerie nationale pour constater et donner suite à toute tentative d’agression de cette zone humide protégé

Le ministère de l’Environ­nement et du développement durable a constaté au niveau de la «grande Niaye» de Pikine et extensions, «une intensification d’activités illicites de remblaiements clandestins» de surfaces comprises dans les plans d’eau. Ces activités illicites ont pour but de la part des auteurs, «d’étendre l’assiette foncière de certains titres limitrophes, au passage non considérés comme acquis, au regard de la réglementation environnementale», indique le communiqué le ministre de l’Environnement et du développement durable. D’ailleurs, le Pr Mame Thierno Dieng informe à ce propos que le Centre de gestion des urgences environnementales du ministère et la Section environnement de la Gendarmerie nationale, sont à l’œuvre sur le terrain pour constater et donner suite à toute tentative d’agression de cette zone humide protégée.
Le ministre de l’Environ­nement rappelle en outre que lesdites dépendances, situées aux alentours du site «Techno­pôle», comprennent des dépressions où convergent les eaux provenant de la nappe phréatique et des eaux pluviales, avec les fonctions écologiques et socio-économiques d’importance capitale pour cette zone.
Cette zone, énumère-t-il, participe au maintien de la biodiversité en servant d’habitat à des espèces floristiques et faunistiques menacées. C’est un lieu de reproduction et d’étapes migratoires pour 223 espèces d’oiseaux. Cet endroit contribue de manière non inestimable à l’atténuation des inondations, à l’amélioration de la qualité des eaux par le recyclage, à l’épuration bactériologique, à l’interception des matières en suspension, au stockage du carbone atmosphérique par séquestration, à la production d’oxygène et à la dépollution de l’air. Sans compter le fait qu’il abrite des activités maraichères occupant un nombre de 600 personnes.
Compte tenu des fonctions essentielles liées à cette zone et conformément aux missions assignées au ministère de l’Envi­ron­nement et du développement durable, Mame Thierno Dieng adresse un rappel «ferme à la loi aux auteurs des actions illicites, très dommageables à la préservation du cadre de vie des populations et au maintien des équilibres biophysiques de notre capitale», lit-on dans le communiqué.
Il faut rappeler que cette agression n’est pas nouvelle. Une situation pareille avait amené le ministre de l’Environnement et du développement durable à effectuer une descente sur les lieux, courant février 2018. Ce déplacement avait pour objectif de marquer la position de la puissance publique et une telle posture demeure actuelle. Affaire à suivre, donc.
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