Le rapport avec internet va changer. Si les opérateurs de téléphonie mobile ont anticipé en laissant les tests techniques, la tutelle s’est également préparée à lancer la 5G. Le cahier des charges étant dans sa dernière ligne droite, va incessamment être publié. Par Malick Gaye –

La 5G au Sénégal ! Ça sera une réalité dans quelques mois. C’est le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) qui l’a assuré hier. «Le Sénégal est déjà au rendez-vous de la 5G. Les travaux se poursuivent au niveau de l’Artp et de l’ensemble des ministères concernés de manière collégiale. Un cahier des charges va être produit pour que le lancement commercial de la 5G puisse avoir lieu en 2023. Un certain nombre d’opérateurs ont commencé la phase-pilote sur la 5G un peu partout au Sénégal», a déclaré Abdoul  Ly.

Faut-il le rappeler, des opérateurs de téléphonie mobile avaient démarré les tests techniques. Il ne restait que le cadre régulatif. Chose qui est désormais faite. En effet, le cahier des charges est déjà sur le circuit administratif. Il va, incessamment, être publié. Ce qui permettra de lancer la commercialisation de la 5G qui va révolutionner le rapport avec internet. Cette technologie, qui est plus rapide que la 4G, va ouvrir le champ des possibles. C’est une opportunité que l’industrie ne va pas hésiter à utiliser. Des changements majeurs sont attendus dans la télémédecine. «C’est clair que la 5G est une technologie vers laquelle il faut aller. Mais elle demande un environnement mûr, car elle peut développer l’industrie. Nous sommes dans le bon timing. Le lancement commercial va se faire très rapidement», a rétorqué Abdou Ly pour prendre le contrepied de ceux qui pensent que cette technologie a accusé du retard pour son lancement au Sénégal.

Par ailleurs, Abdoul Ly, qui était au forum sur le développement des services à valeur ajoutée, s’est expliqué sur l’issue heureuse du contentieux entre Wave et Orange. Le Directeur général de l’Artp parle «d’obligation intelligente» pour contraindre Orange, la maison mère de Orange money, principale concurrente de Wave, à laisser la marque au pingouin vendre du crédit. «Nous avons résolu le problème entre Wave et Orange. L’ouverture des deux acteurs a permis d’avoir une solution profitable à tout le monde. Ça sera partout le cas. Nous obligerons quand il le faudra, mais nous écouterons d’abord pour trouver une solution idoine à l’ensemble des problèmes qui nous seront posés», a indiqué Abdoul Ly. Qui dira devant l’insistance des médias : «Obliger de façon intelligente, c’est cela la conciliation. L’obligation peut être une solution, mais tant que les gens sont assez intelligents.»

M. Ly a profité de la tribune offerte par la 5ème édition du Forum d’échange sur le développement des services à valeur ajoutée pour polir l’image de l’Artp. «C’est un brainstorming autour de l’évolution du secteur. Les services à valeur ajoutée sont les locomotives de l’économie numérique. Nous voulons savoir comment aider davantage nos champions. C’est dans cette logique que s’inscrit ce forum. C’est la position de toujours de l’Artp. On veut anticiper sur les problèmes, afin de mieux réguler le secteur. C’est pourquoi nous sommes à l’écoute des acteurs. Nous avons le bâton, mais avant son utilisation, nous préférons être à l’écoute et utiliser la sanction comme dernier recours. Nous cherchons le juste milieu pour l’intérêt général. Si nos champions sont affaiblis, cela va entraîner un affaiblissement de leur capacité de recrutement», a-t-il déclaré.
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