Télécommunication – Coupure d’internet mobile : Le Restic brandit une plainte contre les opérateurs

Par Dialigué FAYE
Une plainte plane sur la tête des opérateurs de télécommunication du Sénégal. Si le réseau de l’internet mobile n’est pas rétabli dans un bref délai, le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic) va déposer, après consultation avec ses conseillers, une plainte auprès du Tribunal de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’Abuja, «pour violation sur les droits économiques et libertés d’expression suite à la rupture observée dans le réseau d’internet mobile au Sénégal».
«Notre plainte vise les trois opérateurs présents au Sénégal détenteurs de licence d’internet mobile sur le territoire national. Le Restic entamera les démarches pour associer toutes les associations d’usagers et de consommateurs à sa plainte», expliquent le président de cette association et ses collaborateurs.
En effet, indique Moustapha Diakhaté, «les restrictions d’internet et les coupures d’internet mobile occasionnent un préjudice commercial et économique incalculable pour nos membres, et au-delà, pour tous ceux qui dépendent de l’internet pour leur activité économique et leurs transactions courantes».
Le Restic estime que «les coupures d’internet entraînent plus de 12 milliards de francs Cfa de pertes par jour pour l’économie formelle et informelle, si l’on sait que le digital et le numérique, ce sont 12% du Pib (Produit intérieur brut) du Sénégal».
D’après les responsables de Restic, tout est transmission de données ; et l’essentiel des transactions internationales se font via des données sécurisées.
Au Sénégal, renseigne Moustapha Diakhaté, la connexion mobile est à plus de 85%, voire 90%. La connexion fixe est presque marginale. «Je ne pense pas que la Sonatel ait au moins plus de 50 mille lignes d’Adsl et de connexion moyen et haut débit, or qu’elle compte entre 12 et 14 millions de puces. Donc, il n’y a pas photo entre la connexion fixe et la connexion mobile. Quand on coupe le mobile, on met un terme subitement à toutes sortes de transactions. Et ça peut tuer l’économie. Non seulement cela porte préjudice à l’économie, mais cela peut également accentuer la frustration. A preuve, des Sénégalais ont du mal à faire des retraits d’argent pour régler des urgences. Ce sont les micro-transactions qui font vivre l’économie», argue le président du Restic joint par téléphone hier.
Le Restic informera l’opinion sur la date et l’heure du dépôt de la plainte au Tribunal communautaire, qui se fera via le greffe électronique du Tribunal d’Abuja.
dialigue@lequotidien.sn