Au cours d’une rencontre avec le directeur de la Cinéma­tographie mardi dernier, l’Ong Jamra et ses alliés ont dénoncé les productions audiovisuelles faisant la promotion des contre-valeurs. Les deux parties ont plaidé l’exigence, par les organes de diffusion, d’un quitus signé par la direction de la Cinématographie avant toute diffusion de film sur les chaînes de télévision.Par Babacar Guèye DIOP

– Après avoir provoqué, via le Cnra, l’arrêt de la diffusion de la série Infidèle, Jamra veut définitivement assainir le secteur des productions audiovisuelles. Le 3 août dernier, l’Ong, dirigée par Mame Mac­tar Guèye, et le Comité de défense des valeurs morales Cd se sont rendus à la direction de la Cinématographie pour y rencontrer le directeur Germain Coly. Au cours des échanges, relate un communiqué con­joint, les deux Ong ont déploré qu’une «nouvelle génération de producteurs s’active depuis un certain temps à créer des séries qui ne cessent de défrayer la chronique, en suscitant de vives indignations dans l’opinion, relativement à leur excessive tendance au libertinage at­ten­tatoire à nos bonnes mœurs».
Cette rencontre intervient suite aux «dérives récentes constatées dans la production et la diffusion de films qui sont en déphasage avec nos valeurs culturelles», ont souligné Jamra et ses alliés. Ces organisations demandent à la direction de la Cinématographie de rappeler à l’ordre les producteurs de séries qui «violent» les lois et règlements régissant ce secteur. Mame Mactar Guèye et Cie comptent aussi sur la «perspicacité» des services de Germain Coly pour passer au crible les produits audiovisuels. La plupart de ces derniers, signalent les plaignants, ont eu à faire l’objet de leurs plaintes auprès du Cnra. «(Ces productions) font ouvertement la promotion de contre-valeurs, comme le défiance de l’autorité parentale, l’apologie de la fornication, la promotion de l’adultère, la banalisation de l’homosexualité, le tout sur fond de pornographie verbale», regrettent Mame Mactar Guèye et Cie.

Quitus de la direction de la Cinématographie avant la diffusion d’un film dans les télés
Pour sa part, le directeur de la Cinématographie a rappelé le décret 2004-735 du 21 juin 2004 et la loi 2002-18 du 15 avril 2002. D’après Germain Coly, il est fait obligation aux producteurs de soumettre à la direction de la Cinémato­gra­phie «une demande d’autorisation préalablement aux tournages de films ou de séries télévisées». Il a précisé aussi que la direction de la Cinéma­togra­phie peut s’opposer à un tournage de film ou de série si dans le contenu du scénario des séquences sont susceptibles de porter atteinte «à l’ordre public, à la sécurité nationale (prises de vue de zones classées secret défense), ou aux bonnes mœurs». Au cas contraire, signale M. Coly, l’autorisation de tournage pourrait être légalement refusée par la direction de la Cinémato­graphie, «à moins que le scénario incriminé soit remanié».
Conformément à la note circulaire n° 352 de la direction de la Cinématographie du 8 septembre 2020, le directeur a réaffirmé qu’il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation. En cas de violation de ces dispositions légales, ajoute la note-circulaire n° 352, «il sera procédé, en partenariat avec les forces de sécurité publique, à la saisie du matériel de tournage et des négatifs, assortie d’une amende de 3 à 10 millions F Cfa, pour le long métrage ou la série, et de 1 à 5 millions F Cfa pour le court métrage». La deux parties ont enfin plaidé l’exigence, par les organes de diffusion, d’un quitus signé par la direction de la Cinémato­graphie avant d’accepter toute diffusion de film ou de série sur les chaînes de télévision, ou en public…
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