L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a servi des mises en demeure à tous les trois opérateurs de téléphonie, à savoir, Orange, Tigo et Expresso, en raison de la mauvaise qualité de service du réseau. Et si rien n’est fait, assure le Directeur général, Abdou Karim Sall, le régulateur usera des moyens qui lui sont conférés pour faire respecter les dispositions des cahiers des charges.
La qualité de service offert par Orange, Tigo et Expresso est décriée dans beaucoup de zones. C’est le constat fait par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). «Nous avons échangé avec les trois opérateurs, d’ailleurs nous leur avons servi des mises en demeure. Et Si cela nécessite qu’on monte d’un cran, nous le ferons. Car nous sommes là pour ça. L’Autorité ne peut faire que sanctionner, s’il y a des manquements par rapport aux cahiers des charges. Le régulateur usera des moyens qui lui sont conférés pour faire respecter les dispositions des cahiers des charges», a assuré hier le Directeur général, Abdou Karim Sall, en marge du 4e Forum d’échange et de partage avec les journalistes.
L’objectif visé à travers cette rencontre de 3 jours, «est d’amener les professionnels des médias à s’imprégner davantage des secteurs régulés par l’Artp». Lesquels secteurs, selon le Directeur général, «sont en pleine mutation, grâce aux besoins changeants des consommateurs». C’est d’ailleurs sous ce rapport, souligne-t-il, «que 2017 et 2018 ont été des années exceptionnelles dans le lancement de certains projets phare et structurants». Il cite entre autres projets, «la nouvelle procédure d’attribution des codes Ussd aux fournisseurs de services à valeur ajoutée (Sva) intervenue le 10 mars 2018 et qui vise à rendre accessibles les codes Ussd aux autres acteurs non détenteurs de cette facilité essentielle. L’objectif étant pour l’Artp de renforcer la concurrence, l’innovation et un accès technologique équitable dans le secteur des télécommunications». Avec l’avènement des trois Fournisseurs d’accès internet (Fai), le régulateur estime que «l’offre d’internet est diversifiée maintenant au Sénégal». Il n’a pas manqué d’évoquer «le lancement du dégroupage de la boucle locale intervenu le mardi 10 juillet 2018 et qui a consacré la mise en œuvre d’un levier de régulation visant principalement, à travers les opérateurs titulaires de licences et les Fournisseurs d’accès internet, à renforcer la concurrence dans le segment de marché de l’internet filaire au profit des consommateurs».
Le lancement de ces Fai, aux yeux de Ismaïla Camara, président du Réseau des journalistes en Tic, est «une aubaine pour les usagers du téléphone mobile même si on note une timide pénétration du marché local par ces nouveaux arrivants qui viennent s’ajouter aux opérateurs de téléphonie de la place». A son avis, «cette libéralisation inaugure une nouvelle ère dans le secteur des Télécoms puisqu’elle favorise l’essor des services mobiles innovants aux différents acteurs».
Plaidoyer pour un fonds dédié aux médias spécialisés en Tic
Le président du Réjotic plaide pour la mise en place d’un Fonds de soutien des médias qui traitent de l’économie numérique. Lequel fonds, explique Ismaïla Camara, devrait permettre de renforcer le dynamisme et l’autonomie de ces médias, seul gage d’un contenu de qualité pouvant permettre aux professionnels de l’information de jouer pleinement leur rôle dans un secteur en plein essor. Un fonds qui proviendrait du Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdsut).
Cette requête n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. L’Autorité de régulation a promis d’y réfléchir. Car explique le Dg, «l’idée n’est pas mauvaise en soi, parce que si on veut développer un secteur, il faut qu’on se donne les moyens de le faire. Les moyens de le faire, c’est aussi outiller ceux-là qui ont la charge de véhiculer l’information auprès des utilisateurs. Mais Il y a quelque chose qui se fait en ce sens, par l’Etat du Sénégal».
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