«Mon fils, né en 1982, a été tué en Libye lors d’une attaque il y a deux ans. Et c’est son épouse qui me l’a appris. J’avoue qu’auparavant, je suis restée 3 ans sans avoir de ses nouvelles. Il n’a jamais fait signe de vie. Il était enseignant et servait à Kayar. Un beau jour, il s’est réveillé et a démissionné pour rejoindre la Mauritanie. La première fois, j’ai difficilement réussi à le convaincre de rentrer. Alors j’ai tout fait pour qu’il soit réintégré. Ce qu’il a obtenu. Mais plus tard, il a encore démissionné pour y retourner avant de rallier la Libye. Là-bas aussi, lui et sa famille ont été capturés et séparés. Sa veuve a elle aussi perdu un de ses 3 enfants en détention. Je suis en contact avec elle et on s’est parlé la semaine dernière. Je suis âgée et malade depuis des années. Je ne dors plus. Nous avons été partout, au ministère des Affaires étrangères, et même à l’Oim (Organisation internationale pour les migrations). Nous sollicitons encore l’assistance de l’Etat qui, nous le reconnaissons, fait déjà des efforts.»