Projecteurs sur Madické Niang. C’est un bleu, comme son costume et sa cravate, dans l’art de faire face à la caméra. L’on ne sait pas si la Rts, qui a innové avec un plateau magique, a mille caméras puisque ce doomu ndar, malgré la mise aussi soignée, n’a eu de cesse de jeter le regard partout. En haut, en bas, à gauche et à droite. Mais bon, il a quand même décoché ses flèches en direction de Macky Sall, empruntant le ton habituel de Sonko. On dirait qui voudrait démentir toute «accointance» avec le candidat sortant comme l’accuse le Pds. Si loin de Wade, si près du Pds avec ses symboles et couleurs. Macky Sall ne pouvait avoir le même ton. Le ton, l’élocution et la posture montre qu’il a du mal à oublier le boubou et bonnet blanc présidentiel. C’est presque un message à la Nation avec ses vœux de paix à «mes chers compatriotes» bien mis en bouche dans ses discours solennels. Même si le candidat de Bby assure qu’il «respecte (ses) adversaires». Il mise sur son bilan et rappelle à travers la promesse du «chemin du développement», son Yoonou yokkuté. A l’aise dans la gestuelle, il est dans la peau de géologue en rappelant la découverte des ressources. Comme pour dire le pétrole et le gaz, c’est moi ! El Hadj Issa Sall, lui, moins connu que le Pur et son guide religieux, s’est présenté aux Sénégalais par : «Je m’appelle… Je suis né…, J’ai étudié…». Dans son tout blanc, il préfère la lecture presque systématique de sa «déclaration» pour dérouler son programme. Qu’ils adorent le blanc ! Idrissa Seck aussi s’y met. L’Orange note la «détresse de la jeunesse, le manque d’emploi, l’absence de bonne gouvernance et l’utilisation de la justice pendant 7 ans». Il porte le message des populations qu’il a visitées lors de ses tournées politiques avec des «vous m’avez dit, vous m’avez…». Mais Idy ne veut pas laisser à celui qui pourrait lui disputer la seconde place le «patriotisme économique». Et ce n’est personne d’autre que Ousmane Sonko qui a préféré, dans son costume et sa cravate bleus assortis d’une chemise blanche, faire toute sa déclaration en wolof. C’est qu’il cible la majorité. Le leader de Pastef promet «vertu, compétence et patriotisme» et se dit disposé à un débat entre les candidats.