La communauté chrétienne et les peuples assoiffés d’égalité et de justice sociale vont célébrer dans quelques jours, c’est-à-dire le 26 mars, l’anniversaire des 50 ans de l’Encyclique Populorum Progressio du Pape Paul VI, coïncidant avec la période de carême observée à travers le monde par les Chrétiens.
Cette coïncidence est loin d’être un hasard, car elle renvoit à l’actualité du discours du Pape Paul VI, mieux, de la doctrine sociale de l’église qui sans remonter plus loin, avait déjà posé les jalons depuis l’encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII sur la condition ouvrière.
Le temps du Carême dans l’actualité de notre pays, nous amène à revisiter ce texte d’une profondeur sans précédent et d’une cuisante actualité, en ce sens qu’il interpelle encore aujourd’hui certes les chrétiens, mais aussi les croyants et les gouvernants de ce monde, avec une pertinence à toute épreuve, 50 ans après sa publication. C’est dire que l’humanité n’a pas bougé, malgré les prêches des religieux, toutes obédiences confondues. Rien que pour ça, l’alerte doit être sonnée car «les peuples de la faim interpellent aujourd’hui de façon dramatique les peuples de l’opulence», qu’ils se trouvent au Nord comme au Sud. Et dire que cette année, si rien n’est fait, le grand Nigéria risque d’être frappé de famine à côté du Soudan !
«La question sociale est aujourd’hui mondiale». Partout, elle se manifeste sous diverses formes, mais reste un enjeu de développement intégral de l’homme partout dans le monde. Elle mérite de notre part à tous une attention particulière, que dis-je, un engagement.
N’est-ce pas là une des raisons qui donnent une fois de plus, sens à la notion de développement solidaire de l’humanité ? Ne serait-il pas ce nouveau nom de la paix auquel le Pape Paul VI fait allusion tout au long de son Encyclique ?
Bon Carême

Mamadou NDAO – Dakar