Tension politique au Sénégal : Umaro Sissoco Embalo affiche son optimisme

Président en exercice de la Cedeao et chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo ne se fait pas de souci quant à la situation que traverse notre pays sur le plan politique. Il affiche son optimisme pour la marche du pays.Par Amadou MBODJI –
La Communauté internationale a les yeux rivés sur le Sénégal, après les derniers événements sur fond de tension politique notés ces derniers temps avec le procès de l’affaire Sweet Beauté, qui a débouché sur la condamnation à 2 ans de prison ferme de Ousmane Sonko. Maintenant que la tension a fléchi, la Communauté internationale espère que le Sénégal va travailler pour consolider cette paix que tous les autres pays lui envient. Après la Gambie, qui s’est exprimée sur cette situation, en espérant un retour de la paix définitive au pays de la Teranga, c’est au tour de Umaro Sissoco Embalo, Président de la Guinée-Bissau et par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), d’évoquer cette question à travers un entretien avec Rfi, en affichant son optimisme de voir le Sénégal trouver une issue heureuse à cette crise. «Le Sénégal, c’est un pays modèle de la sous-région et de l’Afrique. Ce n’est pas la première fois qu’on voit des manifestations, des gens dans la rue au Sénégal. Donc, ce n’est pas parce qu’aujourd’hui il y a des manifestations que les gens et les médias veulent commencer à dire : «Au Sénégal, il y a de l’inquiétude, etc.» Non, il n’y a pas d’inquiétude au Sénégal. Le Sénégal, c’est l’une des Armées les plus républicaines. Donc, il n’y a pas ce risque. Ils vont finir par s’entendre, et c’est la Justice qui va prévaloir», a fait savoir le président en exercice de la Cedeao. S’appuyant sur la relation fusionnelle avec le Sénégal, le chef de l’Etat de dire «mais avec Macky, nous sommes de même mère, de pères différents. C’est pour cela que je suis bissau-guinéen et lui, son papa est sénégalais. Mais nous sommes de même mère, c’est mon grand-frère», avant de soutenir que «la dernière fois que la Cedeao s’est confrontée à ce problème, à cette question du troisième mandat, c’était concernant la Guinée et, dans ce cas-là, la Cedeao avait missionné une délégation pour discuter avec le Président Alpha Condé».
A la question relative à un éventuel envoi d’une mission de la Cedeao au Sénégal pour discuter de la question du 3ème mandat, pour lequel l’opposition disqualifie le chef de l’Etat en se fondant sur l’article 27 de la Constitution sénégalaise, le patron de la Cedeao répond par la négative. «Non. Une chose que je sais, c’est qu’au Sénégal, la Constitution, au temps du Président Wade, a été changée. Et Macky a gagné les élections contre un troisième mandat du Président Wade, et même lui s’y était opposé. Et moi qui parle là, j’avais dit à tout le monde : «Jamais, je ne vais nommer [Premier ministre, ndlr] Domingos Simões Pereira.» Mais je viens de dire que je vais le nommer. On va travailler ensemble, pour le bien de la Guinée-Bissau, parce qu’il n’y a pas d’ennemis permanents en politique», affirme-t-il.
«Je ne peux pas me mêler des affaires intérieures du Sénégal»
Poursuivant à propos du troisième mandat au Sénégal, le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau de servir une réponse claire-obscure, tout en se montrant prudent. «Moi, je ne sais pas si c’est un troisième mandat. Une chose que je sais, c’est que Macky avait ramené la durée des mandats du septennat au quinquennat. Ils l’ont changé, mais les forces vives aussi pouvaient le dire. Moi, je ne peux pas me mêler des affaires intérieures du Sénégal», mentionne-t-il.
En tant que président en exercice de la Cedeao, Embalo de dire qu’il n’a pas l’impression de voir «deux poids, deux mesures» si la Cedeao n’envoie pas de mission pour discuter avec les acteurs politiques sénégalais après avoir envoyé quelqu’un en Guinée devant une situation de crise. «Non, non… la force vive, les partis d’opposition (l’)avaient demandé. La Cedeao, ce n’est pas un gendarme, c’est la communauté sous-régionale. Et moi, je ne suis que le représentant de tous les chefs d’Etat», embraie-t-il, non sans condamner les casses subies par certains commerces par des énergumènes qui n’ont rien à voir avec les manifestations, mais qui en profitent pour faire «leur sale boulot». «Personne n’a le droit de mettre le feu. La manifestation, c’est un droit, mais pour aller casser, c’est inacceptable, surtout dans un pays de référence comme le Sénégal. Mais on suit avec beaucoup d’intérêt. Moi, personnellement, je suis avec beaucoup d’intérêt la situation au Sénégal», ajoute-t-il en guise de conclusion.
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