Si And gueusseum ne fait pas de compromis sur le régime indemnitaire, le secteur de la santé risque d’être bloqué, car le gouvernement n’entend pas négocier sur ce point de manière isolée. C’est un régime global des fonctionnaires qui sera proposé par l’Etat, a expliqué Abdoulaye Diouf Sarr, lors du vote de son budget. Qui, cette année, a connu une hausse de plus de 29 milliards, comparé à 2018.

Le gouvernement ne va pas négocier un régime indemnitaire de manière isolée. L’Alliance And gueusseum est avertie, car le ministre de la Santé et de l’action sociale ne compte pas bouger d’un iota sur ce point. Par conséquent, la ponction de salaire annoncée sera maintenue si les fonctionnaires de la santé ne reprennent pas le travail. En résumé, c’est comme ça qu’il faut comprendre la réponse de Abdoulaye Diouf Sarr à l’interrogation d’un député, lors du vote du budget de son ministère. Qui, faut-il le mentionner, a connu une hausse de 29 milliards 368 millions 921 mille 930 Cfa. Ainsi, pour 2019, Abdoulaye Diouf Sarr devra gérer 198 milliards 856 millions 033 mille 250 Cfa qui seront répartis comme suit : Les dépenses de personnel sont arrêtées à 44 milliards 527 millions 602 mille 481 Cfa, soit une hausse de 5 milliards 207 millions 896 mille 161 Cfa, comparé à 2018. Les dépenses de fonctionnement, en 2019, vont connaître une augmentation de 4 milliards 913 millions 647 mille 916 Cfa. Ainsi, elles sont évaluées à 14 milliards 344 millions 513 mille 916 Cfa. Cette hausse significative, a expliqué Abdoulaye Diouf Sarr, va permettre de renforcer le budget des directions et services aussi bien au niveau central que déconcentré, mais aussi l’accessibilité et la qualité des soins avec le renforcement du budget de l’unité mobile.
Ce vote du budget a été marqué, comme d’habitude, par des sollicitations isolées. En effet, entre demande d’aide formulée par la mouvance présidentielle et reproche de l’opposition, Abdoulaye Diouf Sarr a eu largement le temps d’exposer le bilan «positif» du gouvernement. De ses dires on retiendra qu’«en 2012, seuls 20% des Sénégalais avaient une assurance maladie. Maintenant, 49% ont une couverture maladie. L’objectif est d’atteindre 75%, et certaines zones l’ont atteint. 176 bourses de spécialisation ont été octroyées aux médecins en 2012 contre 540 bourses avec une multiplication par 2 du taux en 2018. En 2019, le Sénégal va démarrer la construction du Centre national d’ontologie. Les hôpitaux de Touba, Sédhiou, Kaffrine et Kédougou sont en chantier. De 3 centres de dialyse en 2012, on en est aujourd’hui à 12 et on s’apprête à livrer 4 autres. En 2012, nous n’avions qu’une machine de radiothérapie. Aujourd’hui, nous avons 3 accélérateurs de particules», dit-il. A ce rythme-là, il «faut (vraiment) être myope pour ne pas voir une différence de visons» entre l’ancien et l’actuel régime, a expliqué Diouf Sarr. Qui a été égratigné par l’opposition avec des arguments peu commodes. C’est le député Cheikh Abdou Mbacké qui a ouvert les hostilités : «Les revendications traduisent votre incompétence. Depuis Eva Marie Colle Seck, la santé est malade et tu en es la cause. Je te connais assez pour savoir que le secteur de la santé sous tes ordres ne va pas avancer. Il faut dialoguer avec les syndicats. Toutes les filles (il fait allusion aux jeunes députées, Ndlr) qui ont demandé des ambulances les ont reçues. Maman, je vais t’en offrir une si le ministre ne le fait pas.» Cette dernière phrase n’a pas été du goût de la députée Amy Ndiaye. «Il faut préciser en donnant des noms. Tu fais pression sur les ministres pour ensuite passer au bureau pour des commissions, on se connaît tous», a-t-elle déclaré.
mgaye@lequotidien.sn