Des individus armés non encore identifiés ont tenté dans la nuit de mercredi à jeudi une opération de sabotage du pont de Niambalang. Et ce, après avoir dépouillé les pêcheurs résidant sur les lieux de leurs ressources et brûlé tous leurs cabanes et autres matériels. Une opération qui s’est soldée par la mort d’un jeune pêcheur du nom de Djibril Sagna.

Les individus armés, venus du côté de Kaléane, commune de Nyassia, ont tenté, selon des sources concordantes, de dynamiter le pont de Niambalang. Un ouvrage qui constitue le trait d’union entre les départements d’Oussouye et de Ziguinchor et qui demeure pour l’heure le seul passage obligé sur l’axe qui mène vers Oussouye, Cap Skirring et Elinkine.
Arrivés aux environs d’une heure du matin sur ce lieu qui fait office également d’une bourgade de pêcheurs, ces individus qui seraient plus d’une vingtaine vont, pendant deux heures d’horloge, semer la pagaille, dépouiller les locataires de leurs maigres ressources avant de brûler voire de réduire en cendres quatre cabanes qui jouxtent le pont. Les sept pirogues trouvées sur place ainsi que les filets des pêcheurs, les stocks d’essence, les commerces et autres matériels et produits de consommation connaîtront le même sort. C’est ainsi qu’avant de battre en retraite, ils ont placé des explosifs en dessous du pont avec l’objectif de le dynamiter.
Une partie du pont sera endommagée par une explosion. Une explosion qui a occasionné la mort de Djibril Sagna, un jeune pêcheur qui s’était réfugié en dessous du pont pour échapper à la furie de ces éléments armés. C’est suite à cette ultime tentative de sabotage du pont de Niambalang que ces individus vont déserter les lieux en emportant d’importantes quantités de marchandises, tout en laissant derrière eux le chaos et la désolation, mais également le corps sans vie du jeune pêcheur. Un corps qui sera acheminé à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor par les sapeurs-pompiers. Tout comme les soldats du feu, l’Armée va aussi rappliquer sur les lieux pour quadriller et sécuriser la zone de Niambalang, Nyassia et environs. Une opération de sécurisation qui a nécessité la fermeture dans les deux sens de la circulation sur l’axe Ziguinchor-Oussouye pendant plusieurs heures. Celle-ci n’ayant repris qu’aux environs de 10h 30mn, permettant ainsi aux usagers de vaquer à nouveau à leurs occupations sur cet axe très prisé par les touristes, les opérateurs économiques et les femmes qui s’activent dans le commerce des produits halieutiques.
Les autorités administratives et politiques d’Oussouye et de Ziguinchor étaient également sur les lieux du drame pour mesurer l’ampleur des dégâts et s’enquérir de la situation auprès des victimes. Et sur place, des ouvriers s’activaient même à boucher le cratère occasionné par la déflagration des explosifs, au moment où les victimes, les bras ballants, constataient avec amertume les restes de leurs huttes calcinées. Des pêcheurs qui ne savaient plus à quel saint se vouer et qui, à l’instar des populations ziguinchoroises, ne cessaient de s’interroger sur l’identité des assaillants et le mobile de cette opération qui avait pour cible le pont de Niambalang et ses riverains.
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