La conséquence de l’incendie du Tribunal de grande instance de Diourbel, est pour le moment la suspension des audiences, ainsi que la prorogation des délibérés. Ainsi, de nombreux justiciables se voient dénier leurs droits, ce qui pousse la section locale de la Raddho à taper du poing sur la table.
Les dégâts matériels notés au niveau de la salle d’audience du tribunal de grande instance de Diourbel, qui a été incendiée dans la nuit du jeudi au vendredi dernier ne sont pas sans effets. Ainsi, les autorités judiciaires ont pris la décision de suspendre les audiences et de proroger les délibérés. Une note de service affichée dans les locaux de l’institution informe de manière claire : «A la suite des dégâts matériels constatés au niveau de la salle d’audience, et qui ont un impact direct sur le bon usage, la tenue des audiences est momentanément suspendue et les délibérés en cours prorogés. Les nouvelles dates d’enrôlement et de renvoi feront l’objet de communication par voie d’affichage, et au niveau du greffe de céans. Les dispositions idoines sont prises pour une réhabilitation du local dans les meilleurs délais, afin d’assurer la continuité du service public.»
La Raddho (Rencontre africaine de défenses des droits de l’homme) a condamné cette situation. Le coordonnateur de ladite organisation à Diourbel, a estimé que c’était «le lieu et le moment de demander à l’Etat du Sénégal à travers son Chef, le président de la République de hâter les travaux», pour que Diourbel puisse retrouver un palais de justice digne de ce nom. Pour Malick Ciré Sy, cela fait au moins 9 ans que Diourbel attend son palais de justice. «C’est en 2012, plus exactement le 25 juillet, que le garde des sceaux de l’époque, Mme Aminata Touré avait pris la mesure, visant à délocaliser le tribunal qui menaçait de s’écrouler. C’est depuis lors que le tribunal a été aménagé dans des habitations. Ce sont les tribunaux d’instance et de grande instance qui ont été aménagés dans des maisons qui ne peuvent pas et ne doivent pas servir de tribunal», a-t-il rappelé. Revenant sur la suspension des audiences et la prorogation des délibérés en cours, M. Sy a déclaré que cela a un impact négatif sur les droits des prévenus qui devraient être jugés et qui à leur corps défendant, vont rester encore en prison. «Nous invitons les autorités compétentes à tout faire pour que cette salle soit fonctionnelle, parce que ne pas faire fonctionner cette salle, c’est violer les droits des prévenus. Ce qui n’est pas du tout normal. Nous demandons que cette salle soit réhabilitée le plus rapidement possible pour que tous les droits des prévenus soient préservés».