Le Tribunal de grande instance de Diourbel a reconnu Pathé Thiam, Khadim Lô, Mame Cheikh Wade, René Nangué, Cheikh Fall Diatta, Abdou­rahmane Diop, Amadou Djiba et Pape Ndiaye coupables d’association de malfaiteurs, de rébellion, de violence et de voie de fait avant de les condamner à une peine de 2 ans de prison dont 1 an ferme. Mais, ils ont été relaxés du chef de tentative d’évasion au bénéfice du doute. En effet, les inculpés avaient déclenché une mutinerie à la Mac de Mbacké pour exiger un transfert dans une autre prison.Par Oumy LY (Correspondante) – 

Poursuivis pour association de malfaiteurs, tentative d’évasion, outrage à agent, violence et voie de fait, rébellion et injures publiques, Pathé Thiam, Khadim Lô, Mame Cheikh Wade, René Nangué, Cheikh Fall Diatta, Abdourahmane Diop, Amadou Djiba et Pape Ndiaye ont été attraits hier à la barre du Tribunal de Grande instance de Diourbel pour être fixés sur leur sort. En effet, tous les huit détenus venus de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès ont été transférés à la Mac de Mbacké le 19 septembre dernier. Ils avaient été tous jugés et condamnés à des peines allant de 2 ans à 5 ans ferme.
Devant la barre, ils ont tous nié les faits tout en soutenant que ce sont les gardes pénitentiaires qui les ont malmenés en utilisant des bâtons et des menottes. Les détenus n’ont pas aussi manqué l’occasion pour dénoncer les conditions de détention difficiles de la Mac de Mbacké. Et, pour le problème proprement dit pour lequel ils ont été déférés au commissariat de Diourbel, les inculpés n’avaient pas d’arguments solides. «Nous avions refusé de regagner les chambres parce que nous voulions juste parler aux directeurs», disent-ils.
Interpellé sur la question, le chef de cour de la Mac de Mbacké, Mamadou Léopold Ciss, a fait savoir que les prévenus ont commencé à faire des revendications juste deux heures après leur arrivée. «Ils sont tous venus de la Mac de Thiès le 19 septembre dernier. En­viron 2 heures après leur arrivée, ils ont commencé à faire des revendications en disant qu’ils ne pouvaient pas rester dans cette prison. Trois jours avant la mutinerie, ils avaient entamé une grève de la faim. Le jour des faits, vers 17h 30 quand on faisait l’appel pour que les prévenus rejoignent les chambres, tous les huit répondaient par absent au lieu de présent. Ils ne voulaient pas réintégrer les chambres et c’est ainsi que les autres détenus ont commencé à casser les grilles et la situation a dégénéré. La bataille a duré plus ou moins 1 heure de temps», a-t-il détaillé. Ainsi, du fait qu’ils étaient tous à leur 2ème ou 3ème condamnation, le juge Mouhamed Diop leur a rappelé leurs statuts des récidivistes avant de leur dire qu’ils n’étaient pas dans leur droit. «Même si vous êtes tous des récidivistes, vous ne pouvez pas décider de votre transfert par la force. La Mac n’est pas la jungle et ce n’est pas à vous de faire votre loi», a-t-il ajouté.
Le représentant du ministère public a pratiquement repris les propos du juge. Le parquetier a ainsi demandé au Tribunal de les déclarer coupables de toutes les chefs d’inculpation pour lesquels ils étaient poursuivis et de les condamner à 2 ans de prison dont 6 mois ferme. Après délibéré, le juge a relaxé les prévenus du chef de tentative d’évasion au bénéfice du doute et les a déclarés coupables des autres chefs d’inculpation avant de les condamner à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 1 an ferme.
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