La 18e édition des Rencontres sénégalaises de théâtre forum a vécu au cœur du quartier de Yaraax à Dakar. Pour cette édition, la question de la formation a été largement évoquée. Mais pour le directeur du festival, Mamadou Diol, il est surtout temps de donner de la reconnaissance à cet art.

 

Par Amadou MBODJI – Pendant six jours, la localité de Yaraax a vécu au rythme de la 18e édition des Rencontres sénégalaises de théâtre forum. Entamée le 12 de ce mois, l’activité a été bouclée jeudi dernier. L’initiateur de ces rencontres, Mamadou Diol, directeur des Rencontres sénégalaises de théâtre forum et par ailleurs directeur artistique de Kaddu Yaraax, en tire une pleine satisfaction. «Nous avions planifié 32 activités, là il ne reste que trois activités. C’est bien, on est contents, on est dans les temps et ça se passe bien», disait-il déjà à la vieille de la fin de cette 18e édition  des Ren­contres sénégalaises de théâtre forum qui a vu la participation de plusieurs troupes, de plusieurs nationalités dont la France, la Suisse, le Cameroun, le Brésil, entre autres.

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Le thème de cette édition : «Su Yoon jeexul, Tiyaatar du jeex» décliné en français veut dire, «Tant qu’il y a vie, il y a du théâtre». La question de la formation des acteurs du théâtre a été un des sujets de discussion lors de cette rencontre. «Formation – Théâtre : enjeux et perspectives», c’est autour de cette thématique que la discussion a été posée. S’il y a des défenseurs de la formation à travers l’école, Mamadou Diol trouve que les formations pratiques offertes par les troupes théâtrales ne sont pas à négliger. «On a une seule école de formation pour le théâtre au Sénégal. Mais ce que font les troupes théâtrales à Dakar et dans les régions, ça ne manque pas d’intérêt. On n’a jamais entendu ou du moins on n’entend pas beaucoup parler de la qualité de la formation en maçonnerie par exemple parce que dans ce secteur-là, on peut miser sur une formation institutionnelle, mais les maçons apprennent aussi sur le tas. Ça peut être la même chose pour le théâtre aussi sauf que c’est nous du milieu du théâtre, qui essayons de dénaturer ce niveau de formation alors qu’il est extrêmement important et apporte une très grande contribution», mentionne Diol. «Un acteur qui est dans un groupe de théâtre, qui travaille pendant quatre ans, cinq ans comme acteur, qui joue, qui est regardé, rectifié et corrigé, qui est au contact d’autres acteurs du monde entier, il faut valoriser cela aussi», argumente-t-il.

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Saluant les progrès du théâtre sénégalais qui, selon lui, «a précédé le mouvement politique sur les questions de la souveraineté», il estime «qu’il est temps de demander plus de reconnaissance» pour le théâtre de la part des autorités. Soulignant qu’il y avait eu un temps où on ne pouvait parler de séries sénégalaises, parce que les télévisions étaient envahies de Novelas. «Cela est derrière nous maintenant» et si l’on en juge par les propos de Diol, la nouvelle dynamique des séries sénégalaises s’est imposée avec la langue locale. Pour la dernière scène du festival, c’est l’Aula Cervantès qui a accueilli le spectacle «Don Quichotte» avec Lii Théâtre de Ziguinchor, Kaddu Yaraax et La Xixa Lab de Barcelone. A ces troupes internationales, se sont jointes des troupes locales venant notamment de Sébiko­tane, Kaolack ou Ziguinchor.
ambodji@lequotidien.sn