Par Mamadou SAKINE

– «L’heure est grave», constate Thierno Bocoum. Le président du mouvement Agir considère que le risque d’une évolution vertigineuse «non maîtrisée» du virus était perceptible à travers «l’amateurisme béat» dont ont fait preuve les autorités sénégalaises dans leur choix décisionnel. Il s’explique dans un communiqué en indiquant qu’ «aujourd’hui, l’Etat se résigne malheureusement à compter les morts à travers des communiqués laconiques, sans pouvoir aller plus loin». Et il pense qu’«aucune mesure contraignante ne peut être envisagée dans un tel climat de crise de confiance, de risque de désobéissance». L’ancien député estime qu’il revient encore une fois aux populations d’organiser «une riposte individuelle et communautaire pour endiguer cette pandémie». Ainsi, il exhorte les gouvernants à aller chercher suffisamment de vaccins, mais aussi à aider le personnel médical à sauver des vies en renforçant le plateau médical. Pour Thierno Bocoum, les tenants du pouvoir doivent donner le bon exemple dans le respect des mesures barrières. «Ils ne peuvent continuer à s’asseoir sur leurs propres recommandations, croyant pouvoir être obéis au doigt et à l’œil. La pédagogie par l’exemple sera l’une des voies royales de reconquête d’une confiance perdue et d’une situation de gestion hors de contrôle», a-t-il dit. En outre, l’opposant estime qu’«une résilience sanitaire a été négligée au profit d’une résilience sociale et économique, populiste et inopérante». Il affirme que l’aide sociale a plus touché des «démunis structurels que les véritables impactés qui ont fini par se signaler de différentes manières». Et l’aide économique, fait-il remarquer, «s’est orientée sur une minorité formelle et a ignoré une majorité informelle».
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