Thierno Seydou Ly, directeur des Hydrocarbures : «Le Sénégal est un pays plus gazier que pétrolier»

Malgré tout le bruit autour du pétrole, le Sénégal est pourtant un pays plus gazier que pétrolier. L’ensemble des ressources gazières du pays sont estimées à environ 900 milliards de m3.
«Le Sénégal est un pays plus gazier que pétrolier», a déclaré hier le directeur des Hydrocarbures au ministère du Pétrole et des énergies. Thierno Seydou Ly faisait l’état des lieux des découvertes réalisées depuis 2014. «D’abord, les ressources gazières avec le projet Sangomar, du gaz libre mais également du gaz associé, qui sont évalués à plus de 70 milliards m3», dira le panéliste.
L’un des grands gisements qui a été découvert est le Grand Tortue Ahmeyim (Gta), que le Sénégal partage avec la République-sœur de la Mauritanie. Il s’agit de plus de 560 milliards de m3, dont les 50% appartiennent au Sénégal conformément à l’acte de coopération inter-Etat, qui a été signé en 2018. En 2015-2016, des découvertes ont été réalisées à Yakaar-Téranga au Sénégal. Les deux ressources réunies équivalent les ressources de la Gta. L’ensemble de ces ressources sont estimées à environ 900 milliards de m3.
Concernant les ressources pétrolières, c’est au niveau du gisement Sangomar, avec plus de 660 millions de barils déjà entrés en phase de développement, mais également plusieurs découvertes faites autour de Sangomar, qui présente des objets intéressants en quantité. «Nous avions déjà réalisé une découverte de pétrole au niveau de Domflor, au sud du Sénégal, mais compte tenu de la qualité du pétrole qui est en place, du pétrole lourd, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore trouvé des conditions économiques pour permettre de faire l’exploitation», explique M. Ly. A l’en croire, l’ensemble de ces quantités pétroles réunies, font 2 milliards de barils hors Domflor.
Avec toutes ces quantités de pétrole et de gaz, l’Etat du Sénégal s’est fixé un crédo, notamment comment maximiser l’impact positif de ces ressources au niveau économique, mais surtout au niveau social. Pour ce faire, la loi sur le contenu local a été mise en place. L’autre moyen consiste en la création de valeur pétrolière et gazière au Sénégal.
Aussi, selon le directeur des Hydrocarbures, pour remédier à l’utilisation du bois de chauffe pour la cuisson, l’Etat est en train, à travers le Gaz to power, de mettre en place un réseau gazier qui va permettre de transporter ce gaz, des points de production jusqu’aux zones de consommation et également adapter les unités de production d’électricité actuelles pour pouvoir utiliser ce gaz. «L’ensemble des études ont été lancées et nous pensons pouvoir d’ici 2024, entrer dans l’air de la production d’électricité, à partir du gaz. Ce qui permettra de réduire le coût d’électricité et favoriser le développement industriel du pays», dixit.
Le naturel gaz pipeline est l’autre application identifiée par l’Etat du Sénégal, pour permettre d’atteindre et couvrir les zones qui ne seront pas accessibles à travers ce réseau pipeline, mais surtout d’installer des stations de services sur l’ensemble du pays, afin de permettre l’équité en termes d’accessibilité d’énergie.
Par ailleurs pour moderniser l’agriculture sénégalaise, il est prévu des unités de fertilisant pour la production d’engrais.