Mame Thierno Dieng et Augustin Tine ont installé les stations hydrométéorologies automatiques à Thiès dans le cadre de la résilience aux changements climatiques, qui sont déjà palpables du pays.

Le ministre de l’Environ­nement et du développement durable, Mame Thierno Dieng, a co-présidé, mardi, avec son collègue des forces Armées Augustin Tine, la cérémonie de réception des stations hydrométéorologies automatiques. Il s’agit d’équipements modernes que le Projet de renforcement de la gestion des terres et des écosystèmes des Niayes et de la Casamance (Prgte) a acquis pour renforcer les capacités nationales d’adaptation aux changements climatiques. Lequel projet, financé par le Fonds mondial pour l’environnement (Fme) et le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud), à hauteur de 2,5 milliards de F Cfa, pour 5 ans, vise à créer un environnement propice avec des mesures d’adaptation appropriées dans la gestion des écosystèmes Niayes et de la Casamance. En effet, explique le ministre de l’Environnement, Mame Thierno Dieng, «le Sénégal est confronté aux changements climatiques qui impactent négativement la vie économique, notamment dans les zones éco-géographiques des Niayes et de la Casamance qui constituent la zone d’intervention du Prgte». Il renseigne : «Dans la zone des Niayes, les principales menaces sont la baisse et la salinisation de la nappe phréatique, par ailleurs certaines spéculations maraîchères deviennent de plus en plus difficiles à pratiquer dans la zone. Egalement au niveau de la zone forestière de la Casamance naturelle, on relève la dégradation des forêts naturelles et de la mangrove, la salinisation et l’ensablement des rizières.» Ainsi fera-t-il remarquer, «la tendance générale c’est qu’on note une baisse des précipitations et une hausse des températures avec une perturbation des saisons et l’avènement d’événements extrêmes». Pour dire, selon le ministre Mame Thierno Dieng, «de sérieuses menaces pèsent sur les productions agrosylvopastorales des Niayes et de la zone forestière sud», d’où l’installation de ces équipements de pointe, d’une importance capitale pour le pays face au réchauffement climatique. Des équipements qui vont permettre de recueillir des données qui sont utilisées dans l’élaboration des bulletins hebdomadaires hydrologiques lors des crues et des revues mensuelles en période de faible débit. Lesquelles données, selon M. Dieng, seront ensuite incorporées dans les éditions d’annuaires hydrologiques. Aussi, ces données vont servir à mener des études sur le comportement des cours d’eau. «Le projet Prgte fournira aux partenaires des autres ministères techniques impliqués des appuis essentiels pour amener les populations, non seulement à mieux comprendre les risques engendrés par les changements climatiques à travers la sensibilisation et la communication, mais aussi à dérouler par elles-mêmes des mesures ou options d’adaptation leur permettant de développer une certaine résilience pour conduire leurs activités de production», indique-t-il. Au-delà, le ministre de l’Environnement et du développement durable relève qu’au niveau mondial, «l’accumulation dans l’atmosphère de plus en plus de gaz à effet de serre, résulte des activités de développement économique de différents secteurs (transport, énergie, industrie, bâtiment, exploitation forestière, exploitation minière, etc.) depuis la révolution industrielle jusqu’à nos jours. Ces gaz à effet de serre sont à l’origine du réchauffement climatique qui constitue une menace pour la vie sur terre avec d’énormes risques pour l’humanité tout entière». Et ce changement climatique, selon lui, a entraîné des effets adverses. Il cite : «Les inondations, la prolifération d’insectes nuisibles à l’homme et aux cultures, les maladies émergentes comme la dengue, l’accélération de la dégradation des terres et des écosystèmes, les évènements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, sécheresse extrême, cyclones tropicaux, tempêtes, etc.»

Adaptation aux changements climatiques
Et en Afrique subsaharienne, notamment au Sahel, comme ici au Sénégal, poursuit-il, «nous vivons une hausse généralisée des températures qui a des conséquences énormes sur la santé et les conditions de vie des populations». Il donne l’exemple de l’hivernage 2018, marqué par une perturbation manifeste par rapport à la normale. «La saison des pluies 2018 a été caractérisée par une sècheresse et de longues pauses pluviométriques et une fin précoce par endroits dans le territoire national», dit-il. Pour dire, selon lui, «il est clair que si cette situation n’est pas maîtrisée au niveau national, elle aurait entraîné la baisse des productions agrosylvopastorales ainsi que la diminution de la contribution du secteur agricole au Pib. Les conséquences qui en découlent sont l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, ce qui affecte la santé des populations et leurs revenus». Ainsi il demande d’apporter une riposte contre le changement climatique, ne serait-ce que dans le cadre de l’adaptation et l’atténuation pour mettre en œuvre des solutions adéquates suggérées par la communauté scientifique mondiale sous l’égide du groupe intergouvernemental des experts sur le climat.
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